Nice-Matin (Cannes)

L’adaptation de La Jeune Fille et la Nuit bientôt sur France 2

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Le roman La Jeune Fille et la Nuit (paru en 2008 chez Calmann-lévy) a été adapté en série (co-production France Télévision­s, Raï, ZDF et MGM). Les six épisodes de 52 minutes sont à découvrir à partir du 17 octobre sur France 2. « C’était un livre important pour moi parce que c’était le premier qui se passait dans le Sudest de la France, là où j’ai grandi et là où j’ai enseigné. Pendant longtemps, mes romans se passaient en Amérique du Nord. Pourquoi ? Moi-même, je n’en sais rien. Il y avait l’envie, mais l’envie ne suffit pas pour écrire un livre. Je n’y arrivais pas... Et, un jour, en me baladant dans les rues du Vieil Antibes, pour une émission de radio sur RTL, j’étais avec un journalist­e et on parlait de façon très relâchée de mon prochain livre, qui devait se passer sur un campus à Boston. Et, d’un coup, en en parlant, je me suis dit mais pourquoi tu ne le relocalise­s pas là où tu as enseigné pendant quatre ans. Et je tenais enfin mon livre qui pouvait se passer ici ! » « J’avais très envie que ce soit ce livre qui, en priorité, devienne une série. Chaque fois que sort un de mes livres, j’ai dix, vingt, trente propositio­ns pour l’adapter. À chaque fois, je me demande si j’aurais envie de voir ça en tant que spectateur. Et très souvent, c’est non. » Pour l’adaptation de La Jeune Fille et la Nuit, Guillaume Musso avait trois conditions : « que ce soit tourné en anglais, dans le Sud-est et au CIV de Valbonne, et que j’ai mon mot à dire sur les acteurs. C’est sympa d’avoir fait venir au CIV de Valbonne Ioan Gruffudd, Grégory Fitoussi, Vahina Giocante..., dans une série qui a été maintenant vendue dans le monde entier, en Angleterre, aux États-unis. Ça amène un vrai truc, même si ça a été compliqué de tourner en France, ça aurait été plus simple ailleurs. »

Local et global

« Je ne voulais pas du tout que ce soit un Sud montré de façon caricatura­le. Je voulais que ce soit à la fois local et global. Local parce qu’on est vraiment là, dans le Sud. Et global, parce que c’est une série qui a vocation à voyager, à être diffusée partout. »

Les lecteurs vont-ils aimer ? « La série respecte l’esprit, les rugosités du roman. Après, il faut accepter que les adaptation­s ne soient pas de simples mises en images de vos livres. Là, sur six épisodes, vous avez du temps de développer davantage des personnage­s, d’en ajouter... Même si vous avez lu le roman, il y a quantité de surprises, de retourneme­nts de situation qui sont agréables à voir. Ça a été une expérience longue, compliquée, harassante, mais maintenant il n’y a que le plaisir que le public découvre la série. »

Contrairem­ent à de nombreux auteurs qui terminent leur livre avant de le faire relire, Guillaume Musso dévoile ses nouveaux romans chapitre par chapitre. « J’ai toujours eu trois lectrices : ma mère, ma compagne et mon éditrice. Ces trois femmes ont en commun de m’avoir connu avant le succès. Bon, ma mère c’est normal ! Et j’ai la même éditrice depuis 2001, c’est quelqu’un qui a mon âge et qui m’a connu quand j’ai envoyé mon premier manuscrit par La Poste, alors que j’étais professeur dans l’est de la France. C’est très important d’avoir des lecteurs, et là en l’occurrence des lectrices, qui osent vous dire que les choses ne vont pas ou pourraient être améliorées… Je suis très attentif aux retours, aux pistes d’améliorati­on. En fait, on n’aime pas les retours trop dithyrambi­ques ou les retours trop brutaux qui coupent les ailes. Si vous écrivez, notamment au début, c’est important de trouver un premier lecteur qui va vous faire un retour qui va servir à quelque chose. » « J’écris toujours le roman que j’aimerais lire en tant que lecteur. Donc je me raconte à moi-même l’histoire. Quand j’écris, je suis à la fois l’auteur et la personne à laquelle l’auteur raconte en premier son histoire. Je suis mon premier lecteur. »

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(Photos Franz Chavaroche)
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