Michèle Andrieu, à Nice : « J’ai confié ma vie personnelle à Legapass »
« Pour chacun de mes enfants, j’ai réalisé un livret avec toute leur existence. Il y a des photos, des anecdotes, plein d’histoires. Mais je ne veux pas qu’ils les lisent de mon vivant. Ils y auront accès quand je serai passée de l’autre côté. Cela fait partie des choses que j’ai confiées à la société Legapass. »
En fait, pour Michèle Andrieu, qui vit à Nice, la question de la succession s’est posée avant tout pour l’arbre généalogique qu’elle réalise depuis une trentaine d’années. «Il remonte à 1550. Il y a 13 000 personnes dessus. Il contient des photos qui remontent aux débuts de la photographie. Certaines ont traversé trois guerres. Je ne voulais pas que ça parte aux oubliettes. »
Des codes protégés
À force de chercher une solution, cette assistante administrative entend parler de Legapass. Cette startup niçoise s’est lancée dans la gestion de l’héritage numérique des défunts en 2021. « On sécurise l’ensemble des codes confidentiels de nos clients dans un coffre-fort hors-ligne », explique son président Jean-charles Chemin. Cela concerne les codes qui donnent par exemple accès aux espaces de stockage, photos, réseaux sociaux, boîtes mails, services en ligne, smartphones, ordinateurs, cryptomonnaies, NFT et autres.
Il laisse une notice explicative sur ses cryptomonnaies
« Protégés par une cryptographie de niveau militaire et conservés en France sur un espace de stockage déconnecté, ces coffres-forts numériques sont hors d’atteinte des hackers, assure-t-il. Toutes ces données, ainsi sécurisées, peuvent être récupérées à tout moment par les héritiers, grâce à un processus de retransmission fiable et réalisé sous le contrôle d’un huissier de justice. »
Michèle Andrieu est convaincue que « stocker sur une clé USB, ou des disques durs externes, ce n’est pas la bonne solution, pas plus que la sauvegarde en plusieurs endroits. Un disque dur m’a plantée un jour, j’ai dû tout recommencer. » Elle a laissé toutes les instructions dans le coffre-fort dématérialisé de Legapass, pour la transmission de son patrimoine.
Laurent Sauvage, lui, a voulu protéger son héritage en cryptomonnaie. Ce web entrepreneur niçois de 50 ans a déposé il y a six mois tout le nécessaire chez Legapass, pour que ses héritiers puissent y accéder.
Une bonne combinaison avec un notaire
« Celui qui a le code d’accès à la cryptomonnaie devient propriétaire. Je n’en ai pas beaucoup, mais je voulais quelque chose de très sécurisé. » Mêmes dispositions pour les quelques revenus qu’il tire de la publicité sur certains de ses sites. «Le système est très intuitif. Le plus long, ça a été de récupérer les mots de passe de chacun de mes comptes pour les déposer dans le coffre de Legapass. » « À qui on cède quoi » fait partie des instructions qui peuvent être déposées dans le coffre-fort numérique de Legapass. Jean-charles Chemin conseille toutefois de préciser l’existence du compte dans un testament, même si les décès de ses clients sont systématiquement détectés grâce aux publications de l’insee, et les héritiers potentiels avertis.
Legapass veut à présent se développer sur des sujets qui vont devenir le quotidien du monde de demain, comme la cryptographie post-quantique, le Métavers et le Web 3.
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