Nice-Matin (Cannes)

Daniel Voiron tire le rideau de la quincaille­rie familiale

L’enseigne de la rue Aubernon ferme à la fin du mois. Le rideau se baisse sur une belle histoire commencée dans les années trente et écrite par trois génération­s.

- SERGE JAUSAS

Il était le dernier des Mohicans »! Daniel Voiron a décidé de tirer définitive­ment le rideau de sa quincaille­rie, située dans la rue Aubernon, à la fin du mois. Il s’en va après trente-sept ans de bons et loyaux service.

Mais au-delà de sa personne, c’est une véritable institutio­n qui disparaît. Car chez les Voiron, la quincaille­rie c’est une longue affaire de famille. « Avant de s’installer à son compte, mon arrière-grand-père était déjà chef magasinier à Monaco, explique Daniel Voiron. Après lui, ce sont ensuite trois génération­s de quincailli­ers qui se sont succédé. »

1985, l’année de l’extension

À l’instar des autres commerces « à l’ancienne » – ceux qui ont vécu l’époque où les grandes surfaces n’existaient pas, se souviennen­t des boutiques Vauban, Moderne ou encore Chez Spagnou, place De-gaulle – dans la quincaille­rie Voiron on trouvait de tout : des vis, des boulons et, bien sûr, l’art de la table.

C’est en 1930 qu’antonin Voiron, le grand-père de Daniel, ouvre la première boutique de la rue Aubernon qu’il va tenir jusqu’en 1962.

Son fils Jean (dit Nano), le père de Daniel, prendra sa suite. Quant à René, l’oncle, il ouvrira, de son côté, la quincaille­rie de la rue de la République. En 1985, Daniel Voiron reprend donc l’affaire familiale. « Nous avons alors agrandi le magasin. On pouvait trouver de tout, nous étions les précurseur­s de l’aménagemen­t de la maison. » Une véritable caverne d’ali Baba. «On vendait aussi du mazout, du gaz, des tuyaux de poêle, des cuisinière­s, de l’électromén­ager, des fers à repasser. Nous étions les testeurs des nouveaux produits. »

Connu même à New York !

Après trente-sept ans de commerce, Daniel tire le rideau pour une retraite bien méritée. « J’ai un peu la boule au ventre au moment de fermer. Car le contact avec la clientèle va beaucoup me manquer. Mais la vie continue », soupire Daniel qui a toujours en mémoire cette anecdote : « Un jour un artisan antibois qui travaillai­t à New

York s’est rendu chez un client. Il lui manquait des accessoire­s. Dommage, ici, il n’y a pas Voiron, dit l’américain ! Surprise du dépanneur antibois : vous connaissez Voiron ! »

Daniel Voiron part en retraite mais il ne va pas s’ennuyer car l’homme est un sportif accompli. A moto, il a déjà franchi les plus hauts cols des Inde, il pratique la natation et le ski. Il a été moniteur de ski à la Foux d’allos et entraîneur au Skiclub d’antibes. Daniel a aussi une vie associativ­e intense dans le Vieil-antibes sur les pas de son père qui a beaucoup oeuvré à l’époque avec ses amis Iberti, Maire, Ammirati... Daniel fait partie de la Guilde des Ficanas où il compte beaucoup d’amis. Il n’oublie pas Didier, son fidèle collaborat­eur, depuis trente-cinq ans, qui a encore, lui, quelques années de travail à effectuer avant de prendre, à son tour, sa retraite. Mais donc ailleurs qu’au sein de la quincaille­rie Voiron.

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(Photo S. J.) Daniel Voiron et son collaborat­eur Didier.

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