Pas de menace sur la convention franco-monégasque de sécurité sociale, selon le ministre de la Santé de Monaco
La pérennité de la convention franco-monégasque de sécurité sociale est-elle menacée ? L’inquiétude, notamment exprimée par le député Éric Ciotti, portait sur le sort des résidents des Alpes-maritimes soignés en Principauté (nos éditions du 7 octobre).
A contrario des patients des autres départements français, les Azuréens n’ont pas besoin d’un accord préalable de leur caisse d’affiliation pour une hospitalisation programmée dans les structures de santé de Monaco.
Un « privilège » sur lequel envisageait de revenir la France, aux dires du député Les Républicains. Dans les colonnes de Monaco-matin, Christophe Robino, conseiller de gouvernement - ministre des Affaires sociales et de la Santé, s’était affiché comme un partisan du statu quo.
« Nos arguments ont été entendus »
« Ce que je vais défendre à la commission de coopération francomonégasque, c’est qu’on laisse vivre cette convention telle qu’elle existe », nous expliquait-il, bien décidé à défendre ses arguments sur la complémentarité des offres de soins entre Monaco et le département voisin. Questionné sur le sujet après ce rendez-vous au Quai d’orsay à Paris, Christophe Robino se dit « optimiste ».
« Nos arguments ont été entendus. Les services du ministère de la Santé et de la Prévention ont réalisé les dangers à revenir sur cette convention qui fonctionne bien et qui a donné satisfaction depuis 1952, a-t-il assuré. Les établissements français de la région, quelle que soit leur qualité, ne sont malheureusement pas en capacité d’accueillir tout le monde.
Ce serait une perte de chance difficilement assumable, une diminution de la qualité des soins qui ne seraient pas entendables pour les élus locaux. »
Bâtir « un projet régional »
La Principauté, confie Christophe Robino, désire amplifier sa politique de coopération avec le 06, déjà bien ancrée avec l’envoi de patients azuréens en Principauté pour des soins en oncologie, en radiothérapie ou, plus récemment, en pédiatrie pour l’épidémie de bronchiolite. À l’inverse, le Centre hospitalier Princesse-grace de Monaco redirige des patients vers les services de neurochirurgie maralpins. « On ne peut pas évoluer indépendamment de ce qui se fait dans les Alpes-maritimes. Je suis favorable à ce que l’on bâtisse un projet régional ensemble et pour tous concernant le développement des offres de soins sur les deux territoires. Il y a une nécessité de se coordonner pour que chacun trouve sa place et développe les activités de façon non concurrentielle mais complémentaire », défend-il.