Échange surprise à la Cop27 entre Macron et Maduro
Les présidents français et vénézuélien ont brièvement parlé dans les couloirs de la Cop27, alors que Paris ne reconnaît pas officiellement Nicolás Maduro comme président.
Une minute et 30 secondes. Pas plus. Les deux hommes ont échangé des amabilités, lundi, puis le président français a déclaré à Nicolás Maduro : « Je serais heureux qu’on puisse se parler plus longuement, que l’on puisse engager un travail bilatéral utile pour la région. » Quelques instants plus tard, il a ajouté : « Président, je vous ai après cette séquence-là. Je vous rappellerai, moi. »
Surprise... Car dans le sillage des États-unis, la France n’a jamais officiellement reconnu la réélection de Nicolás Maduro à un second mandat en 2018, et a qualifié le leader de l’opposition Juan Guaido de président par intérim. Sauf que le poids de ce dernier a considérablement baissé depuis.
Toutefois des canaux de dialogue sont restés ouverts entre les deux pays, et Emmanuel Macron a répété récemment sa volonté d’être une « puissance d’équilibre ».
Et il doit accueillir cette semaine à Paris Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, élu en août, qui a renoué des relations diplomatiques avec le Venezuela après trois ans de rupture. Or, Gustavo Petro veut normaliser les relations entre les deux voisins aux 2 200 km de frontière commune, après des années de mise au ban de Caracas.
« Le pétrole vénézuélien doit pouvoir être remis sur le marché »
Les États-unis ont imposé en 2019 une série de sanctions à Caracas, dont un embargo sur le pétrole vénézuélien. Mais l’administration du président Joe Biden a annoncé en mai un assouplissement limité de certaines de ces sanctions, au moment où les prix de l’énergie bondissaient en raison de la guerre en Ukraine. Durant la discussion entre les deux présidents, Nicolás Maduro a estimé que la « France devait jouer un rôle positif » en Amérique latine.
En juin, lors du sommet du G7 en Allemagne, la présidence française s’inquiétant de la crise énergétique, avait évoqué « des ressources ailleurs qu’il faut aller explorer », lorgnant sur les productions de l’iran et du Venezuela,
et estimant que « le pétrole vénézuélien doit pouvoir être remis sur le marché ».
Nicolás Maduro avait aussitôt invité les entreprises françaises, lançant à la télévision : « Président Macron ! Le Venezuela est prêt à accueillir toutes les entreprises françaises qui voudraient venir produire du pétrole et du gaz. »