Ces affirmations parfois erronées : on démêle le vrai du faux
Alors que le gouvernement attend la décision de deux autorités de santé pour se prononcer sur la réintégration ou non des soignants non vaccinés contre la Covid-19, plusieurs députés et sénateurs demandent avec insistance à l’exécutif de se prononcer en faveur de cette réintégration. Sur le réseau social Twitter ou dans l’hémicycle, ils avancent des arguments. On tente de démêler le vrai du faux.
La Haute Autorité de Santé favorable à la réintégration des soignants
FAUX Pour l’heure, elle demeure opposée à leur réintégration, comme l’indique son avis émis le 22 juillet dernier. Le Parlement a voté un texte qui suspend l’obligation vaccinale des soignants si la HAS juge qu’elle n’est plus justifiée. Dans le cas où l’autorité émettrait un avis en ce sens, les personnels soignants non vaccinés seront alors « immédiatement réintégrés ». Elle devrait émettre un nouvel avis, en début d’année 2023.
7 Français sur 10 y sont favorables à la réintégration
VRAI ET FAUX C’est ce qu’affirme Caroline Fiat, députée LFI/NUPES, selon un sondage publié sur son compte Twitter. La députée omet de préciser dans son message que la question est un peu plus affinée et pose des conditions. « Êtes-vous favorable ou opposé (e) à la réintégration de chacune des catégories suivantes si elles suivaient un protocole sanitaire renforcé (présentation d’un test négatif et port d’équipements de protection individuelle) ? ».
Un tribunal de New York a imposé la réintégration et l’indemnisation de tous les soignants non vaccinés
FAUX Contrairement à ce qu’affirme Nicolas Dupont-aignan (Debout la France), c’est faux. La décision de ce tribunal
ne concerne que seize agents d’entretien municipaux qui ont contesté leur licenciement devant la justice.
Les salariés du privé ayant été exemptés d’obligation vaccinale, le tribunal a jugé leur licenciement « arbitraire ».
Leur réintégration va pallier le manque de personnels
FAUX Rien ne permet de le dire. De nombreux soignants vaccinés et exerçant dans les établissements sont plutôt opposés à leur réintégration. Un argument repris par l’académie de Médecine qui estime que, si tel était le cas, cela constituerait une « faute ».
« La réintégration de professionnels de la santé non vaccinés au sein de l’équipe soignante compromettrait le climat de confiance et la cohésion qui doivent exister entre ses membres et avec les malades. Elle mettrait en péril les malades fragiles », juge-t-elle dans un avis.