« Ça ne changerait rien au fonctionnement »
Le directeur du Centre hospitalier intercommunal Toulon - La Seyne (CHITS) et de l’hôpital d’hyères revient sur la suspension de soignants dans ces établissements et sur l’opportunité de les réintégrer quand bien même ils ne seraient toujours pas vaccinés.
Quelle est la situation actuelle au CHITS ?
Le sujet est très circonscrit, même si ça reste regrettable et que nous restons mobilisés sur cette question. Au CHITS, trois personnes sont suspendues pour « non-conformité avec l’obligation vaccinale ». Une infirmière, un aide-soignant et un agent de service. Sur 3 600 équivalents temps plein et 600 médecins. À l’hôpital d’hyères, on parle d’un seul personnel technique. C’est le fruit d’une politique d’accompagnement forte et d’explication des enjeux de la vaccination. Au maximum, au tout début, il y a eu environ 50 personnels suspendus au CHITS, et une quinzaine à Hyères. Toujours après des rencontres avec la DRH, avant d’arriver à cette décision regrettable, mais nécessaire.
Dans le contexte actuel de manque de personnel, leur réintégration sans vaccination apparaît-elle comme une solution, même partielle ?
Les chiffres que je cite donnent un ordre de grandeur et démontrent que ça ne changerait absolument rien au fonctionnement courant des établissements. La question n’est pas là. La question, c’est d’être conforme à la réglementation pour travailler à l’hôpital public. De savoir que le respect de celle-ci permet de protéger la santé des agents au travail et les patients, qui sont dans une situation de grande fragilité.
Justement, alors qu’une 9e vague de Covid semble annoncée, envisager une réintégration aurait-il du sens ?
Jusqu’ici la Haute Autorité de Santé (HAS) et le Conseil national de santé sont très clairs. Le sens, c’est la protection des patients et des professionnels de santé dans l’exercice de leurs métiers.
Plus globalement, il est aussi question de l’attachement à la politique de vaccination dans notre pays et à la part de prévention dans notre système de santé, qui s’est construit pour partie sur la réussite de la vaccination.
Après, le ministre de la Santé a ressaisi ces instances, donc je serai évidemment attentif à ce qui pourra évoluer dans le droit qu’on est là pour appliquer.