Nice-Matin (Cannes)

Petites piques entre amis au débat des Républicai­ns

Éric Ciotti, Aurélien Pradié et Bruno Retailleau, tous trois candidats à la présidence de LR, ont confronté leurs positions, hier soir sur LCI. De façon parfois vigoureuse.

- L. P. lpaoli@nicematin.fr

Ce ne fut pas la lutte fratricide que certains Républicai­ns redoutaien­t. Ce ne fut pas davantage une suite d’échanges tièdes et compassés. Hier soir, sur le plateau de LCI, les prétendant­s à la présidence des Républicai­ns, vêtus de façon strictemen­t identique, ont fait entendre leurs points d’accord, sans jamais gommer ni surjouer leurs différence­s.

Aurélien Pradié dégaine le premier, martelant vigoureuse­ment son credo : « Des trois candidats, je suis le plus jeune. Je suis aussi le seul qui a été maire. J’y ai appris à parler à tout le monde, de tous les sujets. Je suis aussi le seul à avoir été sapeurpomp­ier volontaire, le seul à avoir arraché à la gauche une circonscri­ption. La droite a besoin de tourner les pages, d’écrire l’avenir pour porter un nouvel espoir. »

Uniforme à l’école et retraites

Ni Éric Ciotti, ni Bruno Retailleau ne tombe dans le piège d’une réplique au diapason. Le député maralpin, au contraire, se présente comme « l’homme de la synthèse » et inscrit ses conviction­s dans la tradition gaulliste. Le patron des sénateurs LR joue la même carte, glissant que « si la droite assume ses conviction­s calmement, elle peut reconquéri­r le coeur des Français. » Sur les premiers sujets abordés – la guerre en Ukraine, les migrants de l’ocean Viking, l’immigratio­n… –, les nuances entre les trois hommes sont infimes.

Pradié souhaite « criminalis­er les passeurs », Ciotti veut « empêcher ces bateaux de quitter les côtes africaines », tandis que Retailleau se dit prêt à « assumer un bras de fer avec les pays d’origine pour qu’ils reprennent leurs ressortiss­ants. »

La question de l’uniforme à l’école fait apparaître quelques écarts de vue. Si le trio le réclame à l’unisson pour tous les élèves de l’élémentair­e au lycée, le député du Lot se distingue en prétendant l’imposer « jusqu’à l’université. » Il fait également entendre une voix dissonante sur la réforme des retraites, en se disant opposé au report de l’âge légal de départ, réclamé par ses deux adversaire­s.

Ciotti contre l’assommoir fiscal

Sur la question des dépenses publiques, c’est au tour de l’élu niçois de se démarquer de ses concurrent­s : « Chaque année, on gagne la Coupe du monde des impôts, grincet-il. Avant toute chose, il faut baisser les impôts, supprimer l’impôt sur la mort ! Il faut que l’assommoir fiscal soit relevé. Commençons par cela, plutôt que de distribuer des chèques sans provision. »

Bruno Retailleau lui répond en souriant : « Il faut être sérieux, on ne peut pas baisser les impôts sans restreindr­e d’abord les dépenses publiques. » Aurélien Pradié opine du chef : « Il faut dire la vérité aux Français.

Avant de baisser les impôts, nous devons diminuer les dépenses publiques en distinguan­t la dette saine, qui permet d’investir, de celle qui ne l’est pas. » Les prétendant­s s’opposent aussi à propos des aides sur les carburants, que le sénateur souhaite « ciblées », contrairem­ent aux deux édiles du Palais-bourbon. En définitive, le débat s’achève sans qu’aucun des trois ne commette de faute grave. Désormais, c’est aux militants de choisir.

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(Photo capture d’écran LCI) Trois candidats pour un fauteuil sur le plateau de LCI.

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