Nice-Matin (Cannes)

Sarah Poniatowsk­i

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr Maison Sarah Lavoine. 22, rue de la Liberté, à Nice. Pouf : 595 euros. Carafe : 86 euros. www.maisonsara­hlavoine.com

Nice accueille une nouvelle enseigne dans l’univers de la décoration : la Maison Sarah Lavoine. Une marque qui s’impose petit à petit dans l’univers du « simple mais chic. »

Depuis la semaine dernière, la rue de la Liberté, à Nice, déjà bien garnie en boutiques de déco, accueille une nouvelle occupante de marque : la Maison Sarah Lavoine. Là où était installé, il y a encore quelques semaines, le restaurant Casa di Nonna, trône maintenant une très jolie boutique d’articles colorés et élégants. À la tête de la maison, la très créative Sarah Poniatowsk­i (ex-lavoine), architecte d’intérieure et décoratric­e, et Édouard Renevier, directeur général de la marque, qui nous ont reçus dans ce nouvel écrin. Alors que l’on passe de plus en plus de temps chez soi, d’abord à cause du confinemen­t, puis maintenant du télétravai­l, on investit dans son intérieur. Une tendance dont bénéficie la Maison Sarah Lavoine qui, tout en misant sur la qualité plutôt que la quantité, affiche une insolente croissance autour de 30 %. Rencontre avec la nouvelle papesse du beau et son cardinal.

Comment est née la Maison Sarah Lavoine ?

Sarah Poniatowsk­i : Au départ, c’est un studio d’architectu­re d’intérieure. Ça a d’abord été des chantiers, pendant pas mal d’années, chez des particulie­rs, dans des hôtels, des restaurant­s, de belles entreprise­s. Parallèlem­ent, on a ouvert une première boutique/showroom rue Saint-roch à Paris, puis une deuxième, et petit à petit on a créé une marque avec Édouard, il y a bientôt dix ans.

Édouard Renevier : Dans le métier de Sarah, la création d’objets, c’est naturel. Quand tu crées des espaces, tu constates vite qu’il manque, par exemple, une lampe, et comme tu ne trouves pas forcément ce que tu cherches, alors tu le crées.

C’est comme ça que sont nés les objets qui sont autour de nous ?

S. P. : Quand ça n’existe pas, on le crée. On dessine un canapé ou un meuble pour un chantier. Et quand on voit que ça plaît, que les gens demandent les références, on l’adapte pour la vente. Ce pouf-là (notre photo), c’était pour l’hôtel Roch. Cette applique était dans le restaurant Victoria à Paris. Quand tu ne trouves pas, tu le fais. Pareil pour la mode : des choses assez classiques, assez simples, pas logotées de partout, bien faites, complèteme­nt intemporel­les, le bon smoking, le bon jean…

Où sont fabriqués vos produits ?

S. P. : On fabrique français à

50 %, sinon en Europe, en Espagne, au Portugal, en Italie. On utilise quelques savoir-faire lointains spécifique­s, comme la laque du Vietnam ou certaines broderies en Inde. Si ça vient de loin, c’est qu’on ne peut pas le faire plus près.

E. R. : On ne va pas produire pour produire. On essaie de produire juste, on ne fait pas de soldes. Il n’y aura pas de Black Friday chez nous.

Quelle est la philosophi­e de votre marque ?

S. P. : Le beau fait du bien. On veut apporter du bien-être aux gens. Le meilleur cadeau c’est quand quelqu’un rentre chez lui et qu’il est heureux.

E. R. : Sarah a réussi ce tour de force de créer un style dans lequel on se sent bien. C’est à ça qu’on le reconnaît. C’est coloré, joyeux, cossu, sans être ostentatoi­re.

Quel impact a eu la crise sanitaire sur votre activité ?

E. R. : En période de crise, de tout temps, la décoration a été une valeur refuge. Artistique­ment, ça demande beaucoup plus d’exigence pour répondre à ces besoins qui sont plus forts. Il faut du beau partout. Même une salière doit être belle.

S. P. : C’est devenu contraigna­nt sur les délais de fabricatio­n.

Pour mettre au point un produit aujourd’hui, c’est 18 mois, voire 2 ans. Ça casse un peu la spontanéit­é de la création.

Il y a une couleur à votre nom. Comment est-elle apparue ?

S. P. : C’est une couleur qui s’est imposée à moi, il y a plusieurs années. Ça a commencé sur un logo. Ce n’est ni bleu, ni vert, ça change en fonction de la lumière, du soleil, de ton humeur. C’est un bon ami, c’est une couleur qui accompagne, dont on ne se lasse pas. Ça marche sur un velours, sur une céramique, en coussin, en sweatshirt. C’est agréable de vivre avec.

E. R. : C’est aussi la bonne couleur au bon moment pour les gens. Comme une évidence. Les gens rentraient dans le showroom rue Saint-roch et demandaien­t “le bleu de Sarah”. C’est donc devenu une évidence. Techniquem­ent, c’est entre deux nuances du Pantone [la bible des couleurs, ndlr], c’était donc légitime de la déposer.

Qu’est-ce que l’on va voir apparaître dans vos boutiques dans les mois qui viennent ?

S. P. : Il y aura un peu de vintage, chiné à droit à gauche. On intègre déjà dans nos chantiers des accessoire­s vintage, alors on se dit qu’on peut le faire dans nos boutiques. Du vintage authentiqu­e.

E. R. : Ça va dans le sens de l’histoire. Et puis, c’est naturel, c’est un retour à l’origine du premier métier de Sarah. Quand on décore un appart, souvent le client demande une pièce ancienne. Et puis il va y avoir de nouvelles couleurs. On a des iconiques, des bougeoirs, des plateaux, qui seront déclinés dans de nouvelles couleurs.

« Le meilleur cadeau, c’est quand quelqu’un rentre chez lui et qu’il est heureux »

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