Nice-Matin (Cannes)

1994 : Maradona dopé et exclu

- C. ROUX

cocaïne qui lui vaut quinze mois de suspension en 1991, El Pibe de Oro n’a pas su rebondir au FC Séville (1992-93). Il pèse 95 kg et se noie dans ses addictions. Pour retrouver la forme et se hisser au Mondial-94, il fait confiance à Daniel Cerrini, un ancien bodybuilde­r qui ne connaît rien au football. Il n’est pas médecin mais le meneur de jeu le suit les yeux fermés. Avec ses ‘‘conseils’’, la légende de 33 ans se refait une santé et signe au pays à l’automne 1993, aux Newell’s Old Boys. Il retombe à 72 kg à cinq mois du Mondial américain. Quand sa Coupe du monde s’ouvre le 21 juin 1994, Maradona est dans le ton. Il troue la lucarne du gardien grec dans une large victoire (4-0). L’argentine y voit une réssurecti­on mais l’idole est exclue dans la foulée du succès sur le Nigeria (2-1), testée positive à l’éphédrine. Cerrini, tombé pour dopage en 1989, est dans le viseur. Il gravite autour de la sélection et les médécins de l’équipe le redoutent. A raison. Il a donné un brûleur de graisse interdit à la star, le Ripped Fuel.

« On m’annonce le problème et on me demande d’aller dans la chambre de Cerrini, se souvient Roberto Peidro, l’un des docteurs de la Fédération. Il était assis sur son lit, à regarder le sol. La pièce était remplie de médocs. J’ai vu le Ripped Fuel et j’ai dit : ‘‘C’est bon, laissez tomber...’’ L’agent de Diego voulait le tuer. » Le génie ne rejouera plus en sélection. Sans le Diez, l’albicelest­e est écartéee (3-2) en huitièmes par la Roumanie de Hagi... le Maradona des Carpates.

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