Nice-Matin (Cannes)

« Nice, c’est le club que je place au-dessus »

Physiqueme­nt, les Australien­s sont très forts, sûrement meilleurs que les Bleus. Et Maclaren est un vrai renard. ”

- ROMAIN LARONCHE P.-M. A.

Vous êtes toujours à Chypre, mais désormais au Nea Salamina Famagouste...

Oui, après mes trois saisons à l’omonia Nicosie, je me suis posé la question de continuer ou pas. Mais le ballon me manquait et j’ai trouvé un club familial, à côté de là où on habite.

Vous vous plaisez sur cette île ?

Oui, on a un cadre de vie exceptionn­el. Il fait beau toute l’année, au niveau sécuritair­e, c’est vraiment ‘‘safe’’, il n’y a pas de criminalit­é, ça ressemble aux Maldives, l’eau est turquoise et en plus le foot est vraiment le sport phare. Ça fait désormais trois ans et demi que je suis là, et j’aime toujours autant.

Que vaut le Nea Salamina Famagouste ?

C’est un club de milieu de tableau, où il y a une très belle ambiance.

J’avais déjà deux amis ici (le Français Florian Taulemesse et le Brésilien Thiago Santos, ancien de l’omonia). On a connu un bon début de saison, où on était parmi les premiers et là on reste sur quatre défaites consécutiv­es, mais contre les gros. Le calendrier à venir est plus abordable.

Quels sont vos objectifs ?

Aujourd’hui, je cherche surtout à prendre du plaisir, c’est primordial. J’ai connu trois mois d’arrêt à l’intersaiso­n, donc il m’a fallu un peu de temps pour retrouver le rythme, là ça revient vraiment bien.

Et je veux qu’on atteigne l’objectif collectif, qui est le maintien. On est bien parti (9e sur 14).

Votre avis sur le niveau du championna­t ?

Il y a quelques bons clubs : on a vu Larnaca qui a accroché Rennes (1-1) en Ligue Europa, mais aussi l’omonia, l’apollon Limassol. Ce sont des équipes qui joueraient le milieu de tableau en Ligue 1.

Avant Chypre, il y a eu l’australie. Que pouvezvous dire de la sélection australien­ne ?

Il faut vraiment s’en méfier, il ne faut pas la prendre à la légère. On a vu en 2018 que ça n’avait pas été si facile (2-1 pour la France). Physiqueme­nt, ils sont très forts, sûrement meilleurs que les Bleus, mais techniquem­ent la France est au-dessus. Tous les Français jouent dans des clubs plus huppés que les Australien­s. Je vois les Français gagner, mais ils devront être à 100 %.

Il y a des individual­ités à ressortir ?

J’ai regardé la sélection, j’ai joué contre quelques joueurs. Aaron Mooy, qui peut jouer 6 ou 8. C’est un très bon distribute­ur. Jamie Maclaren est un finisseur. Il n’est ni grand, ni costaud, mais c’est un vrai renard des surfaces. Attention à Craig Goodwin, qui va très vite et a un très bon pied gauche.

J’ai connu Kye Rowles à Brisbane. C’était un jeune qui débutait dans l’équipe première et on voyait qu’il allait percer.

Vous avez croisé Graham Arnold, le sélectionn­eur, qui coachait Sydney quand vous étiez à Brisbane...

Il est très connu, très respecté en Australie. C’est un très bon coach, mais ce n’est pas lui qui est sur le terrain.

Votre avis sur les Bleus de 2022 ?

Je suis curieux de voir ce que ça va donner, avec toutes les absences. L’équipe est remaniée, plus jeune, mais ça peut offrir un nouveau souffle aussi. On en saura plus après le premier match.

Que reste-t-il de vos trois saisons niçoises ?

C’est la meilleure partie de ma carrière. Partout où j’ai joué, ça s’est bien passé, mais Nice, c’est le club que je place au-dessus. Je me suis régalé pendant mes trois saisons, mais surtout la première (2012-13).

On a fini 4e alors que personne ne nous attendait.

Et le public niçois vous a tout de suite apprécié...

Presque dix ans plus tard, je continue à recevoir beaucoup de messages sympathiqu­es de supporters niçois, ça fait chaud au coeur.

Quel a été le meilleur joueur avec qui vous avez joué à Nice ?

Difficile... C’était vraiment un collectif. En 2012-13, il n’y avait pas de star, on venait tous de nulle part, mais personne ne nous marchait dessus. Derrière, avec Renato (Civelli) et Pejcinovic, Anin, Digard, Abriel au milieu, Dario (Cvitanich), Eysseric, Meriem ou moi devant, ça tournait bien. Je me régalais avec Kolo (Kolodziejc­zak) sur le côté gauche. On était une bande de potes, on s’entendait bien sur et en dehors du terrain. Claude Puel y était pour beaucoup.

Et le Nice de cette saison ?

Je regarde dès que je le peux. Par rapport à mon époque, ça a beaucoup changé. Il y a un changement de propriétai­re, bien plus de moyens, des joueurs qui viennent avec de gros CV. Est-ce qu’ils ont le couteau entre les dents comme nous, on l’avait ? C’est plutôt logique de voir un début de saison mitigé, mais on voit que ça tourne de mieux en mieux. Le meilleur, c’est Dante. Qu’est-ce qu’il apporte, par son placement, son intelligen­ce de jeu, son management. Il est toujours là à motiver les troupes, à crier pour ne pas que les jeunes s’endorment. Sans lui, ce serait plus compliqué.

De l’ombre à la lumière. Écarté de la Coupe d’afrique des Nations en janvier dernier, Mouez Hassen a été sélectionn­é in extremis par la Tunisie, où il compte 20 sélections depuis 2018. Il débutera sur le banc de la Tunisie cet après-midi face au Danemark (14h), dans l’autre match du groupe D, celui des Bleus. À 27 ans, le gardien formé à l’étoile FC Fréjus/saint-raphaël et qui a débuté chez les profession­nels à Nice (54 matchs entre 2013 et 19) s’apprête à disputer sa deuxième Coupe du monde après 2018, où il n’avait joué que quinze petites minutes dans la peau d’un titulaire face à l’angleterre, avant de céder sa place prématurém­ent pour cause de blessure.

« Un honneur d’être sélectionn­é pour ma deuxième Coupe du monde. Un rêve d’enfant qui se réalise de nouveau. Al hamdoulile­h (Gloire à Dieu) », a réagi le portier du Club Africain de Tunis sur les réseaux sociaux, à l’annonce de sa convocatio­n surprise. La roue a donc tourné pour le Fréjusien, dont le parcours symbolise l’archétype du talent qui s’est brûlé les ailes. C’est à 19 ans que le gamin est propulsé numéro un par Claude Puel dans les buts de L’OGC Nice (saison 2014-2015). Son pic de carrière jusqu’à présent. La suite n’est qu’une avalanche de pépins que renferme la beauté (et la cruauté) du haut niveau : des contreperf­ormances, une série de blessures et des prêts infructueu­x à Southampto­n (Angleterre) et à Châteaurou­x (en Ligue

2). Après avoir retrouvé la passion à Brest, le joueur attachant s’est relancé en Tunisie (au Club Africain), où il a trouvé une belle exposition. Un fabuleux destin bien mérité.

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(Photo Jean-françois Ottonello) C’est à Nice qu’eric Bauthéac a vécu les meilleures années de sa carrière.
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