Nice-Matin (Cannes)

« La gagne, on peut l’envisager »

Bon deuxième du Critérium des Cévennes, le mois dernier, Hugo Margaillan enfoncera-t-il le clou sur la marche supérieure à domicile ? Le jeune Varois entend bien jouer sa carte à fond.

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON Parcours détaillé www.var-rallye.fr (cartes, horaires) sur

Il monte, il monte, il monte... Après un début de saison en dents de scie au volant de cette Citroën C3 Rally2 pas si facile à apprivoise­r, Hugo Margaillan a enclenché la vitesse supérieure. Troisième à Morzine (Montblanc), deuxième à Montpellie­r (Cévennes), le lauréat varois de la 208 Rally Cup 2021 se rapproche de son premier sommet en championna­t de France. L’atteindra-t-il ce week-end à Sainte-maxime ? Si la concurrenc­e s’annonce encore plus féroce que d’habitude sur les routes du 68e Rallye du Var, l’enfant du pays âgé de 26 ans sait qu’il a un bon coup à jouer dans le massif des Maures, un jardin dont il connaît chaque recoin.

Hugo, à l’aube de cette première saison en mode Rally2, auriez-vous signé pour arriver à Saintemaxi­me dans le top 5 du championna­t avec deux podiums au compteur ?

Oui, je suis assez satisfait du parcours accompli. Initialeme­nt, on voulait apprendre, progresser, sans se brûler les ailes. Hormis l’erreur commise au Rallye d’antibes, nous avons suivi le tableau de marche à la lettre. Ailleurs, où que ce soit, aucune frayeur... Après la coupure estivale, on a accéléré la cadence sans forcer, sans prise de risque. Je m’en sentais capable grâce à la maîtrise acquise lors des premières courses.

Votre montée en puissance fut-elle linéaire ? Ou y a-t-il eu un déclic à un moment ?

Je pense avoir vraiment passé un cap en milieu de saison. Les évolutions greffées sur la C3 Rally2 au printemps, notamment du côté des amortisseu­rs, ont amélioré le comporteme­nt de l’auto. De quoi gagner en confort, en sécurité, en confiance. Se lâcher plus

facilement...

La sortie de route éliminatoi­re dans l’ultime épreuve spéciale d’un Rallye d’antibes dont le podium vous tendait les bras, vous l’avez gardée longtemps en travers de la gorge ?

Ah oui, quand même... Celle-là, elle fut dure à digérer. D’autant que je connaissai­s le virage. Un piège dans la descente vers le col de Braus qui avait déjà fait de nombreuses victimes. Au second tour, en début d’après-midi, le goudron a fondu après le passage de nos ouvreurs. Malgré la grosse minute et demie d’avance sur l’alpine de Cédric Robert en vue de l’arrivée, je voulais aller plus vite que le matin.

J’ai freiné un poil plus tard. Patatras ! Petite erreur, grosse conséquenc­e. J’aurais dû rouler le coude à la portière pour assurer la troisième place.

On peut dire que cette leçon a changé votre approche, votre état d’esprit ?

(Du tac au tac) Absolument. Tenez, l’autre jour, au

Critérium des Cévennes, lorsque Ciamin a abandonné juste avant l’ultime boucle, je me suis mis en mode gestion. Dans la longue épreuve spéciale (ES 12, 38,6 km, ndlr) ,on aurait pu continuer à attaquer, histoire de taquiner le leader (Yoann Bonato, son équipier chez CHL Sport Auto). Mais non ! Pas question de tenter le diable. Mieux valait figer les positions. Réussir le doublé à Montpellie­r, c’était l’objectif du team. On l’a atteint.

Hugo Margaillan : « Après la coupure estivale, on a accéléré la cadence sans prise de risque ».

Je ne vais pas vous soutenir le contraire Sans prétention, la gagne, on peut l’envisager. On l’a en tête. Parce que je connais très bien la plupart des routes. Parce que j’ai déjà disputé le Rallye du Var avec ce type de voiture (une DS3 R5 au volant de laquelle il s’était adjugé un temps scratch au col du Canadel, en 2017).

C3 Rally2) vont aussi aller très vite. Sans oublier un Yoann (Bonato) qui veut prolonger sa série (4 succès enchaînés en moins de 3 mois depuis le Rallye du Mont-blanc).

Quelle spéciale varoise avez vous hâte de négocier en particulie­r dans le baquet de la C3 ?

Celle de Puget-ville (L’ES 10 programmée samedi aprèsmidi). Normal car il s’agit de la route sur laquelle j’ai appris à conduire. Minot, je la sillonnais dans les deux sens à vélo, en scooter. J’allais voir mon père quand il était copilote, lors du Rallye de Brignoles qui passait aussi par là. Bref, je pourrais m’y lancer sans notes. Les yeux fermés, ou presque...

Aujourd’hui, qui a la plus grande marge de progressio­n dans l’habitacle : Laëtitia Marsault ou vous ?

Moi, sûr que j’en ai une. Mais elle n’est pas énorme, surtout sur route sèche. À côté, « Laëti » peut aussi améliorer quelques détails. Là, elle va à peine finir sa deuxième saison, prendre son seizième départ. Croyez-moi, elle abat déjà un sacré boulot en préparant chaque course durant quatre ou cinq jours. Elle bosse dur, comme peu de copilotes le font. Il faut dire que

« Benj »

Pour conclure, si vous pouviez piquer quelque chose à Yoann... Quelle qualité ?

Euh, sans doute pas sa taille... (Rires) Son style et sa technique sur des skis, peut-être... Non, plus sûrement, son immense expérience. Un atout maître qui lui permet souvent de faire la différence.

Jeudi 24 novembre : séance d’essais (shakedown) sur la RD 89 à Gassin de 14 h à 19 h.

Vendredi 25 novembre : 1re étape (4 ES) de 12 h à 17 h.

Samedi 26 novembre : 2e étape (8 ES) de 6h30à18h10.

Dimanche 27 novembre : 3e étape (3 ES) de 6h15à11h25.

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(Benjamin Boulloud, son confrère oeuvrant auprès de Yoann Bonato) lui donne pas mal de clés. Avec lui, question rigueur, elle est à bonne école.
(Photos Dppi/bastien Roux) (Rires). (Il soupire en réfléchiss­ant) (Benjamin Boulloud, son confrère oeuvrant auprès de Yoann Bonato) lui donne pas mal de clés. Avec lui, question rigueur, elle est à bonne école.
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