Nice-Matin (Cannes)

Pourquoi ils chassent les bonnes affaires pendant le « vendredi noir »

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

« Black Friday week », « Black week », « Ventes privées »... Le long de l’avenue Jean-médecin à Nice, le concept Black Friday se décline sous toutes les formes, bien au-delà du « noir » d’origine.

On est mardi, il n’y a pas encore foule, mais les promos, elles, sont déjà de sortie. « C’est censé être un week-end. En fait, avec les journées privilèges, ça dure une semaine et demie », constate Lelia Mora, 21 ans. On croise cette étudiante en médecine devant Nicétoile, sac Etam à la main. « Je fais les courses pour Noël. Je m’y prends un peu avant. Je le fais en semaine, il n’y a pas trop de monde. Vu que les prix ont explosé, comme je suis étudiante, je profite des remises. C’est super intéressan­t ! » -40 %, -50 %, voire -60 %... Dans le centre-ville niçois, les enseignes rivalisent d’arguments. Chez Nicétoile, « L’instinct shopping Black Friday » est annoncé du 25 au 27 novembre, mais de nombreuses boutiques ont pris les devants. Plus haut, chez Darty, le Black Friday s’étend du 18 au 28 novembre, affichant la couleur : « Vous pouvez craquer, ça va durer. »

De l’étudiante aux retraitées

Ezzedine Fyrial, 56 ans, est partie dès le matin scruter les bonnes affaires.

« J’attends le week-end du Black Friday parce qu’il y a des promotions plus importante­s que pour les soldes », confie cette Franco-sénégalais­e, accompagné­e de sa mère. Ezzedine « fait attention à [s]on budget ». Alors c’est le moment pour elle d’acheter « habits d’hiver et d’été, pour [elle] et [s]a famille ». Préparer Noël, faire plaisir aux proches, et un peu à soi, aussi. C’est le leitmotiv des consommate­urs rencontrés. « Ça permet de faire des cadeaux à ceux qu’on aime tout en pro- fitant des remises », sourit Lelia Mora, qui n’a pas oublié son « petit neveu ».

Marcelle et Loriane, respective­ment 73 ans et 82 ans, ont pas moins de quinze cadeaux à acheter en vue des fêtes. Pour leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. « On a une liste, on se conforme à la liste », confient ces retraitées complices, bras dessus, bras dessous dans les allées de Nicétoile.

« On se prive déjà toute l’année... »

Pour Marcelle et Loriane, c’est objectif La Grande Récré, après Adidas et Sephora. « On a eu -30 % sur les parfums. Depuis hier, on en a acheté quatre ! »

Des cadeaux, des coups de coeur. Et une occasion en or, par temps d’inflation galopante où le pouvoir d’achat broie du noir. « C’est dur, quand même, confient ces retraitées. C’est pour ça qu’on en profite. Il faut y aller doucement. »

Valérie, Niçoise de 52 ans, agent d’entretien, perçoit ce Black Friday comme un « bol d’air ». « Vu que j’ai quatre enfants, c’est une bonne opportunit­é. Surtout avant Noël. ça permet d’étaler les achats. »

Elle n’entend pas surconsomm­er, ni se priver. « On se prive déjà toute l’année. De temps en temps, ça fait plaisir de faire plaisir ! »

Les appels à la sobriété ? Les débats autour d’une fast fashion trop polluante ? Lelia Mora les entend, du haut de ses 21 ans. Elle a « réduit [s]a quantité de vêtements achetés chez Zara », privilégie la « logique éco-responsabl­e », « le textile produit en France ». Mais au final, quand on est étudiant, « le choix dépend surtout de son porte-monnaie ».

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(Photo Cyril Dodergny) Le long de l’avenue Jean-médecin, les enseignes rivalisent d’arguments pour attirer les clients.

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