Nice-Matin (Cannes)

Client coulé dans le béton : reconstitu­tion hier à Nice

Une partie de la rue de France était bouclée hier après-midi. En février dernier, le patron du bar-pum L’atrium avait grossièrem­ent enseveli sa victime dans un sarcophage de béton.

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Hier après-midi, la justice organisait la reconstitu­tion de l’affaire du « sarcophage de béton ». Une partie de la rue de France était bouclée par les forces de l’ordre. C’est là, au niveau du numéro 66, que s’est produit un des faits divers les plus retentissa­nts de ces dernières années.

Au sein du bar-pmu L’atrium, un corps avait été extrait de la cave située au rez-de-chaussée. L’homme était grossièrem­ent enseveli dans le béton.

M.G., 34 ans, père de famille, un client, avait disparu dans la nuit du 6 au 7 février dernier. Enquêtant tous azimuts, la Sûreté départemen­tale avait reniflé la piste et était remontée jusqu’à l’établissem­ent. Au terme de l’enquête, le patron du bar, un Algérien de 46 ans, avait été incriminé.

Arrêté, il était passé aux aveux. Prostré, assis et menotté dans son propre établissem­ent, Abdelkrim K., dit « Akim », avait assisté aux opérations de déblaiemen­t menées par la brigade criminelle, assistée de sapeurs-pompiers spécialisé­s en sauvetage-déblaiemen­t. « Akim » aurait tué son client qui, selon son avocat, le menaçait depuis six mois, lui demandant de l’argent et assurant une mauvaise publicité à l’établissem­ent.

Le « sarcophage » s’est fissuré

Le 6 février au soir, toujours selon « Akim », M. G. aurait tambouriné à son rideau de fer. « Il lui a dit de venir s’expliquer. Et ça a mal tourné », avait expliqué Me Yves Roussarie, avocat de l’entreprene­ur.

Il n’y aurait pas eu d’arme utilisée. Le patron de bar, aurait, selon son avocat, tenté de le réanimer, mais sans succès, paniquant à l’idée de l’avoir tué.

Il aurait alors pris la décision de dissimuler le corps dans la cave, l’enseveliss­ant dans le béton, plutôt que d’alerter la police. Il aurait utilisé des résidus de ciment, issus de travaux de rénovation deux ans plus tôt. Un élément sur lequel le juge d’instructio­n n’a vraisembla­blement pas manqué de le réinterrog­er.

Le « sarcophage » avait fini par se fissurer.

Rue de France, les passants s’interrogea­ient hier aprèsmidi sur la raison du bouclage de l’artère. Aucun indice ne permettait en effet de voir qu’une reconstitu­tion se tenait à l’intérieur de l’atrium. Elle s’est déroulée derrière le rideau de fer fermé.

Abdelkrim K. est mis en examen pour meurtre.

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(Photo Grégory Leclerc) Une voiture de police barrant la route, à quelques mètres de l’atrium.

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