Philippe Lioret : le coup de foudre coup de poing !
Aux Rencontres Cinéma de Cannes, « 16 ans », de Philippe Lioret raconte l’amour impossible de Léo et Nora, en raison de l’affrontement socioculturel de leurs familles. Un Roméo et Juliette » contemporain !
Il ne se dit pas spécialement militant ni engagé, mais il est totalement investi. Dans son métier, comme dans ses idées. À la réalisation, pour marier émotions et convictions. Avec 16 ans, son dernier film présenté en avant-première au Rencontres Cinéma de Cannes, Philippe Lioret (Welcome, Je vais bien ne t’en fait pas) dépeint l’amour impossible de Nora et Léo, deux adolescents dont les familles sont entrées dans un engrenage infernal et restent cloîtrées dans leurs préjugés socioculturels. Un « Roméo et Juliette contemporain » revendiqué :
« Il ne faut pas s’inquiéter de revisiter un mythe, si on en fait quelque chose d’original, à sa main. Et puis 16 ans ,ce n’est pas une bluette, ce n’est pas une histoire d’amour à deux balles, c’est une vraie tragédie ! »
Tout est parti un jour d’un abribus, où Philippe a vu deux « gamins collés l’un à l’autre, en larmes. On m’a dit que c’était le bazar entre leurs deux familles, et qu’ils n’avaient plus droit de se voir… »
Une anecdote qui a frappé le réalisateur en plein coeur.
« 16 ans, c’est l’âge de tous les possibles, du pire comme du meilleur, mais surtout,
Philippe Lioret aux Rencontres Cinéma de Cannes pour
c’est tout ce qu’on est capable de faire par amour. J’ai moimême souvenir de mon premier amour, inoubliable et inoublié, j’ai beaucoup pleuré ! »
« Tout se fait par amour, mais quel chaos ! »
Dans son film, Nora et Léo (Sabrina Levoye et Teïlo Azaïs, formidables, choisis « parmi un casting de 80 Nora et 50 Léo »), sont issus de milieux sociaux différents, d’une immigration socioculturelle divergente. Et il suffit d’un incident pour que les deux « camps » deviennent irréconciliables. Au détriment des jeunes amants. Romance victime de la violence. « Le poids sociétal, on ne peut pas y échapper, mais Léo et Nora décident de s’en foutre, ne se sentent pas concernés par tout ça, et c’est ce qui fait aussi toute la force du film.
Impro à Cannes :
Tout se fait par amour, mais quel chaos ! »
Car quelle que soit la trame sociale et politique qui soustend son propos, Philippe Lioret s’attache avant tout aux émois du genre humain. Surtout lorsqu’ils font écho, en choeur, à ses propres battements. Fougue intacte, à 67 ans ! « Tant que je pourrai faire là où j’ai envie de faire… », ironise l’intéressé, qui toujours dû « batailler » pour monter ses
aSamedi 26 novembre, de 19 à
22 h 30, à l‘espace Mimont, 5, rue Mimont, spectacle d’impro « Car tu vas éclater » suivi d’un match d‘impro « Les Can’aies » contre
« Pythekaros Juniors d‘arnouville », puis « Les Productrac » contre « Les Can’arts ». Tarifs : 8, 7 et 3 €. Rens. et rés. 06.86.86.88.27 ou reservations@omprocannes.fr
Concert de jazz de Jef Roques Quartet
projets, malgré le succès public et critique que l’on sait : « Pour Je vais ne t’en fais pas
il y a eu une levée de bouclier, personne n’y croyait ni ne voulait miser un sou. Pareil pour Welcome, qui a eu dix nominations aux Césars. Mais le cinéma a une mémoire de poisson rouge, et ça reste compliqué… » Fidèle à ses engagements, notamment en faveur des travailleurs immigrés, Philippe continue de faire entendre
Tout public à partir de 7 ans.
Tarifs : de 28 à 10 €. Rens. et rérpublic@palaisdesfestivals.com et http://www.palaisdesfestivals.com
Concert « Le bourgeois gentilhomme »
Dimanche 27 novembre, à 11 h, à la salle culturelle Les Arlucs,
24 avenue des Arlucs, à La Bocca, concert une oeuvre une heure
« Le bourgeois gentilhomme » par l’orchestre national de Cannes. Tarifs : 20 et 6 €. Rens. et rés. 04.92.98.62.77,
04.93.48.61.10, info@orchestrecannes.com et http://www.orchestre-cannes.com sa voix, via la caméra. « Mais je ne veux plus faire de pamphlet. Je ne veux plus faire que du cinéma, avec une histoire intime et puissante. »
Et raconter des coups de foudre, façon coup de poing.