Dans les mairies, « on rogne partout »
Les collectivités n’échappent pas à la hausse du coût de l’électricité. En attendant de connaître les modalités précises de ce bouclier tarifaire, l’heure est aux économies. « On rogne partout sur le fonctionnement. » De petits gestes en apparence anecdotiques à des décisions qui concernent la vie quotidienne des administrés. À Puget-théniers, le maire Pierre Corporandy a été contraint de fermer la piscine un mois plus tôt que prévu. Éteint la nuit de minuit à 5 heures du matin, l’éclairage public aussi est passé au régime sec alors que le coût de l’électricité, début novembre, s’envolait déjà «de319%».
Photocopieurs éteints le soir
À quelques kilomètres de là, à Guillaumes, le maire Jean-paul
David, à la tête de 640 habitants mais aussi des maires des Alpesmaritimes, doit faire face à un problème : comment supporter cette facture électrique qui devrait passer de 30 000 à 80 000 €, selon les derniers éléments délivrés par son fournisseur au moment de renégocier son contrat. En attendant, dans les bureaux de la mairie, le chauffage a été baissé. « Au 1er novembre, on ne l’avait toujours pas allumé. Avant, on ne se serait pas posé la question ».
Sur place, les économies se cachent jusque dans les photocopieurs des agents, « que l’on éteint le soir ». « On n’a plus de marge, on a perdu la main sur les recettes. On faisait déjà face à un effet ciseau, là il est amplifié », résume-t-il.
Une situation qui résonne dans toutes les mairies rurales, reconnaît Pierre Corporandy, président de l’association des maires ruraux du département, alors que les contours du bouclier tarifaire se dessinent tout juste. Les collectivités seront aussi concernées par « l’amortisseur électricité » applicable à partir du 1er janvier, mais la Première ministre Élisabeth Borne l’avouait fin octobre : le dispositif « peut paraître complexe ». D’autant que toutes ne pourront en bénéficier : seulement celles qui payent leur électricité plus de 180 €/MWH seraient concernées.
Selon le ministère de la Transition énergétique, l’aide représentera en moyenne entre 20 et 25 % du montant de la facture d’électricité. Un simulateur sera bientôt mis en ligne pour assister les collectivités.
Un amortisseur qui devrait aussi s’accompagner d’un filet de sécurité pour protéger celles qui seront les plus impactées. La dotation globale de fonctionnement devrait aussi être augmentée.