Pinocchio de Guillermo del Toro
Moins d’un mois après sa série autour des petites curiosités, le réalisateur mexicain revient sur Netflix avec son projet phare : Pinocchio. Del Toro, primé aux Oscars pour La Forme de l’eau et réalisateur à succès avec Hellboy, Le Labyrinthe de Pan, Pacific Rim ou L’échine du diable, s’est associé à Mark Gustafson, légende du stop-motion, pour redonner vie au classique de Carlo Collodi publié en 1881. Le stop-motion, c’est est un vieux procédé dont le premier film date de 1937, mais il a surtout été remis à la mode par Tim Burton, en 1993, avec son film L’étrange Noël de monsieur Jack. Pinocchio, dont la version Disney date de 1940, subit une vraie cure de jouvence avec cette vision moderne. Le point de départ reste le même : dans l’italie fasciste des années 1930, une marionnette en bois va apprendre à devenir un véritable garçon vivant.
La version de Del Toro, qui sort trois mois après celle de Robert Zemeckis sur
Disney+ avec Tom Hanks, a quelque chose de plus sombre, de plus initiatique dans la quête du jeune Pinocchio qui se cherche une place dans ce monde. Del Toro, qui n’a pas spécialement fait un film pour enfants, sait manier avec subtilité les messages dans son oeuvre. Ainsi, le réalisateur mexicain peut traiter différents thèmes comme la douleur du deuil, la futilité de la guerre ou les multiples échecs de l’humanité. Pour autant, le film n’est pas noir puisque Del Toro, avec son style bien à lui, arrive à disperser, ici et là, une lueur d’espoir teintée d’humour. Tout n’est pas parfait, d’autant que le film souffre de quelques petites longueurs, mais il a le mérite d’être visuellement exceptionnel tout en conservant les codes du genre.
Guillermo del Toro a réussi à s’entourer d’un casting vocal exceptionnel puisque le film met en vedette les voix de Gregory Mann, Ewan Mcgregor, Tilda Swinton, Christoph Waltz, Ron Perlman et David Bradley, excusez-du-peu.