L’indispensable M. Rabiot
Après des débuts contrastés en Bleu, le milieu de la Juventus est devenu incontournable depuis deux ans. Avec Tchouaméni et Griezmann, il apporte cet équilibre si cher à Didier Deschamps.
La peur du vide engendrée par le forfait de N’golo Kanté et Paul Pogba, piliers du titre de 2018, s’est vite évanouie au Mondial qatari. Didier Deschamps a réussi à trouver la formule magique dans un temps réduit, sans préparation mais avec la finesse tactique des joueurs à sa disposition.
Deschamps : « Je n’ai pas besoin de lui répéter les choses trois fois »
« Je n’ai pas besoin de lui répéter les choses trois, quatre fois », a-t-il par exemple dit de Rabiot. Le joueur de la Juventus Turin joue sa partition à merveille avec Tchouaméni (22 ans) en sentinelle vigilante et Griezmann à sa droite en relayeur.
La recette est nouvelle mais la mayonnaise a vite pris autour de Rabiot, buteur et passeur décisif au premier match contre l’australie (41), un amuse-gueule avant d’autres gourmandises délivrées contre le Danemark (2-1) et la Pologne (3-1). « Il fait un début de Coupe du monde remarquable, il est au four et au moulin au milieu, il comble les brèches, il a une activité impressionnante. Je le sens épanoui, c’est une chance d’avoir un mec au milieu comme ça, surtout quand on connaît les absents », a pointé Olivier Giroud devant la presse. A 27 ans, le joueur de la Juve dit traverser « sans doute la meilleure période de (sa) carrière » et savoure le plébiscite médiatique qui accompagne ses performances, bien loin des critiques « assez sévères » qu’il dit avoir subies dans ses plus jeunes années.
Davantage projeté vers l’avant
« Je ne vais pas m’enflammer non plus mais ça fait plaisir », a-t-il reconnu mercredi devant la cinquantaine de journalistes venus l’écouter en conférence de presse. « Vous êtes assez difficiles à convaincre », leur a-t-il glissé non sans humour. Le ‘‘Duc’’, son surnom, a longtemps traîné comme un boulet son divorce douloureux avec le PSG en 2019, après dix ans de vie commune, et surtout son refus d’être réserviste lors du Mondial russe. Mais il s’est installé durablement dans le paysage tricolore depuis son rappel surprise en août 2020.
« Il a enlevé des choses qui le gênaient à une période, son positionnement pouvait le limiter psychologiquement. Aujourd’hui c’est un milieu de terrain complet, un joueur d’équilibre, décrit Deschamps. Il sait, il sent où il doit être ».
Le Rabiot version 2022 se projette davantage vers l’avant malgré la puissance de frappe offensive déjà considérable incarnée par
Olivier Giroud, Ousmane Dembélé, Kylian Mbappé, Antoine Griezmann voire Theo Hernandez, latéral gauche attiré vers le but. Mais il peut se le permettre, car Aurélien Tchouaméni veille au grain.