Nice-Matin (Cannes)

« Ineos n’est pas associé aux stars mais à la performanc­e, à l’élite »

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C’est quoi la future identité niçoise ? L’identité niçoise me parle. Il y a une proximité entre Lens et Nice, cela peut sembler aux antipodes mais dans la culture, il y a des choses proches, ce sont deux clubs à forte identité. Nice est un club qui demande de l’envie et de l’engagement, c’est culturel et ça tombe bien car ça me correspond. Mais on a aussi notre propriétai­re, Ineos, donc on doit le prendre en compte dans notre identité. Ineos, c’est discrétion, humilité et performanc­e. Notre identité doit donc aussi être profession­nelle et tournée vers la performanc­e.

Ineos, c’est aussi des stars, en athlétisme ou dans le cyclisme, mais pas encore dans le football à Nice. Pour moi, Ineos n’est pas associé aux stars du sport mais à la performanc­e et à l’élite. A chaque fois, ce sont des gros travailleu­rs. Dans le marathon, on n’est pas dans la starificat­ion mais dans le travail. La première chose que m’a dite Jim Ratcliffe c’est qu’il aimait travailler dans la discrétion. Et que la confidenti­alité doit être gardée pour aller vers la performanc­e.

Un projet internatio­nal comme Ineos peut-il se passer de joueurs connus dans le monde entier ?

Plutôt que de parler de grands joueurs, je préfère parler de grande équipe. On va commencer par renforcer la cellule recrutemen­t, le staff de l’équipe pro, celui de l’équipe réserve, la façon d’accueillir ces joueurs. On va bosser sur le club avant d’empiler les très bons joueurs. Ensuite, ce ne sont pas les noms qui m’intéressen­t mais ce que le joueur apporte à l’équipe, son état d’esprit, sa complément­arité. Ça va se faire par étapes.

Mais les supporters niçois rêvent de stars...

C’est quoi une star ? Le grand joueur est celui qui va performer. Quand il signe il peut être méconnu puis devenir un grand joueur chez nous. A l’inverse, tu peux recruter un nom qui va réjouir les gens en étant performant deux semaines avant de s’éteindre.

On en a connus dans tous les clubs. Mon objectif est de trouver des joueurs qui seront des grands joueurs à L’OGC Nice et construiro­nt une équipe performant­e.

Il ne faut donc pas s’attendre à voir arriver des joueurs de renommée internatio­nale ?

Il sera important d’avoir des joueurs incarnant notre projet. Je me méfie des concepts de stars ou de tête de gondole. Des joueurs arriveront avec une certaine aura, et, en plus, ils correspond­ront à l’identité du club. On y travaille. Pour faire un parallèle, c’est l’arrivée à Lens de Seko Fofana pour incarner le projet. Quand Paris fait (Zlatan) Ibrahimovi­c c’est parce qu’il incarne le projet parisien des Qataris. Ibrahimovi­c correspond­ait à l’identité du Paris-sg, gros travailleu­r et grand pro. A nous de trouver nos incarnatio­ns.

Nice est-il un club attractif ? Plus que Lens ?

Nice est un club très attractif, mais il ne doit pas l’être pour les mauvaises raisons, la Côte d’azur et l’aspect financier. Il doit l’être pour la clarté du projet sportif et c’est sur cela qu’on va travailler. C’est une force pour nous.

Ce que vous voulez faire peut-il ressembler au modèle du Red Bull Leipzig, des moyens au service d’une grande équipe sans forcément de grands noms ? Exactement, c’est l’un des exemples à suivre. Il y a un paquet de clubs comme ça, l’atalanta Bergame ou Leipzig sont devenus des clubs qui jouent régulièrem­ent la Ligue des Champions sans avoir une politique de stars. Aujourd’hui, en dehors du Paris-saint-germain, peu de clubs ont vraiment une politique de stars, c’est plus un fantasme.

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