Polémique dans l’agglomération de Fréjus-saint-raphaël
Dans l’est-var, le sujet n’en finit pas de faire parler.
Mardi soir, au terme du match de football Maroc-espagne et alors qu’un épisode de violences urbaines venait d’opposer une trentaine de jeunes munis de pierres et de mortiers aux forces de l’ordre, le président d’estérel-côte d’azur agglomération, Frédéric Masquelier, a annoncé la suspension des aides et subventions octroyées à la cité fréjusienne de la Gabelle (nos éditions de jeudi).
Une décision radicale que l’élu LR (également maire de Saint-raphaël) assume et sur laquelle il ne reviendra que si « la majorité trop silencieuse des habitants du quartier sort de sa résignation et de sa passivité presque complice, et condamne les violences urbaines et les délits attribués à une minorité de délinquants ».
Une mesure « injuste »
Inévitablement, les réactions indignées n’ont pas tardé à pleuvoir, principalement en provenance des représentants locaux des formations politiques de gauche.
Comme souvent, c’est la Nupes qui, la première, a dégainé le communiqué de presse. « Comme si retirer des moyens donnés à tout un quartier, à cause d’une poignée de jeunes un peu trop excités, allait calmer les esprits et résoudre les problèmes, s’agacent les représentants de la formation dans l’est-var. Punir sans autre forme de procès, telle est la seule solution dégainée ».
Du côté du Parti socialiste, Robert Laugier, secrétaire de la section raphaëloise, juge la mesure injuste et contre-productive. « Injuste, car il est fort probable que cette décision va avoir un effet négatif sur des structures et sur un public qui ne sont pas à l’origine de ces affrontements, précise-t-il. Elle sera aussi contre-productive car elle va renforcer le sentiment d’abandon et donner du grain à moudre à tous ceux qui attisent les colères ».
Fort avec les faibles ?
Pour sa part, l’ancien candidat écologiste aux municipales de Fréjus, Joël Hervé, estime que « montrer sa force en punissant les plus faibles, qui n’ont rien à voir avec les faits, est le contraire d’un acte de courage politique ». Quant au conseiller municipal d’opposition fréjusien Julien Poussin, il invite carrément Frédéric Masquelier «à aller rejoindre son grand ami David Rachline en prenant sa carte au Rassemblement national ».
« Couper toutes les subventions au quartier est une nouvelle attaque en règle, après la fermeture du centre social et des autres services publics, et nous ne pouvons l’accepter », écrit l’élu du groupe de gauche et écologiste.