Nice-Matin (Cannes)

Séverine : changer de vie pour retrouver l’humain

D’un côté, un poste de directrice commercial­e Sud-est et directrice France d’un grand groupe. De l’autre la possibilit­é de devenir cheffe d’entreprise à Séverine a choisi. Vous aussi ?

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr Art et nettoyage : services de ponçage de marbres au diamant. Nettoyage de bureaux, de locaux commerciau­x et de copropriét­és.traitement poli-brillant, nettoyage de vitres et baies vitrée, remplaceme­nt gardiens. Bat 7.

Et si on lui dit qu’elle a laissé un beau poste à responsabi­lité pour faire des ménages, elle hausse les épaules… Son choix, Séverine l’a mûrement réfléchi. Un jour oui, elle a laissé tomber le super job. Et elle a repris une société de nettoyage…

Un choix motivé par l’humain est de toute façon un bon choix. En tout cas, un choix qu’elle a assumé et qu’elle assume totalement. Alors c’est vrai, en huit mois de fonctionne­ment, elle n’a pris qu’un seul jour de repos. Pour fêter ses 50 ans… Mais pas une seconde elle n’a regretté cette aventure. Séverine aime sa petite équipe. Elle y tient. Et fait tout pour que chaque membre s’y sente bien. Quant à cette « aventure », la cinquanten­aire resplendis­sante la raconte volontiers. En partant du tout début : « Je suis née à Dijon, j’ai fait mes études à Bourges pour obtenir une maîtrise en biologie cellulaire marine. Et puis, j’ai fait mon stage d’étude chez Zara… »

« Un jour on m’a appelée pour Cannes »

Elle s’est passionnée. « Cela n’avait rien à voir avec l’objet de mes études, mais je me suis passionnée. Et ça a bien marché pour moi. Je me suis retrouvée directrice d’un magasin à Paris. Et puis un jour, on m’a appelée pour diriger la boutique historique de Cannes, rue Jean-de-riouffe… C’est comme ça que je suis venue m’installer dans la région. » L’ascension s’est poursuivie. « J’ai ensuite obtenu un super poste dans le groupe Beeline, qui vend des bijoux fantaisie dans de grands magasins. »

« Les écrans ne font pas partie de mon ADN »

Directrice commercial­e du Sud-est et directrice France. « J’avais onze directeurs régionaux sous mes ordres, je bougeais partout en Europe. C’était génial. » Et puis le Covid. « On a découvert qu’avec la digitalisa­tion, on baissait les coûts et les transports. Alors… » Les outils digitaux sont devenus de plus en plus performant­s. « Et moi, pendant ces deux années, je ne me suis plus reconnue. Je manageais des personnes à distance… Mais les écrans ne font vraiment pas partie de mon ADN… J’ai fait un bore out (N.D.L.R. : épuisement profession­nel dû à l’ennui)… Une grosse crise d’ennui. Quand on ne croit plus à ce que l’on fait, on ne peut pas envoyer des messages positifs… »

« Devenir chef d’entreprise, c’était ma vie… »

Alors tout a été remis en question. « Nous avons fait cela en famille. Avec mon mari et nos trois enfants. » Séverine avait l’opportunit­é de reprendre la société Art et nettoyage. « Devenir chef d’entreprise… C’était le rêve de ma vie. J’ai étudié la société à fond avant de me lancer. »

Et le 1er mars, elle a officielle­ment changé de vie. « Le secteur est compliqué. Aucune petite-fille ou petit garçon ne dit : plus tard, je ferai du ménage. On vient à ce job pour un complément ou après un accident de parcours… » Et on le fait en acceptant

En tenue comme les membres de son équipe.

de devenir « invisible » : «Illefaut!» Venir tôt, vers 5 h 30. Être discret, ne pas cogner les balais contre les murs. Se faire oublier… « Il m’est arrivé de faire le ménage le matin dans une résidence et de croiser un responsabl­e syndical qui ne m’a pas « calculée ». Puis de le retrouver à midi pour une réunion au cours de laquelle il me serrait la main… »

Car Séverine a mis la main à la pâte.

Ou plutôt dans le seau. (DR) « Pour apprendre le métier, soutenir mes équipes et parce qu’il y avait besoin de bras… Même mes enfants, mon mari, mes frères sont venus m’aider au plus fort de la demande ! » Sans eux, elle le dit les yeux brillants, « sans leur compréhens­ion, leur soutien, je n’y serais pas arrivée… » Séverine est passée en 8 mois de 9 employés à 21. Mais là, elle a du mal à recruter davantage : « J’ai augmenté le coût horaire de 11,15

brut à 13 brut. » Mais le travail reste ingrat. Alors pour le moment, difficile de prendre de nouveaux contrats. Ce jour-là, Séverine croisait les doigts : une jeune fille devait se présenter pour un poste. « J’espère qu’elle aura les compétence­s et l’envie d’intégrer une sympathiqu­e petite équipe… » Une équipe au centre de laquelle l’humain a la première place. Car, on le rappelle, c’est le point de départ du changement de cap de Séverine…

Vous avez radicaleme­nt changé de vie au cours de ces dernières années ? Vous avez quitté votre emploi pour un autre complèteme­nt différent ? Vous avez adopté de toutes nouvelles habitudes qui modifient radicaleme­nt votre quotidien ? Votre témoignage nous intéresse. Contactez-nous par mail à cette adresse : cannes@nicematin.fr

Montée des santons à Opio cet après-midi C’est l’un des événements les plus originaux que propose cet après-midi la commune avec l’associatio­n de l’ouliveto : la montée des santons. Dès 14h, plus d’une cinquantai­ne de villageois, costumés avec les habits traditionn­els, montent au village avec quelques haltes où sont proposées de nombreuses saynètes. « On attend ce rendez-vous avec impatience. Il est important de faire connaître les traditions provençale­s, nos racines. C’est un moment de partage avec les nombreux visiteurs qui viennent nous voir », explique l’une des membres de l’associatio­n. On n’oubliera pas non plus de souligner l’importance de l’ambiance musicale avec ses fifres et tambourins, durant les 2 h de montée, « la Provence, toujours la Provence !

», s’exclame l’un des musiciens.

Les villageois se costument en habits traditionn­els de la crèche provençale.

Cette montée des santons s’inscrit dans un programme plus vaste d’animations autour de Noël : à 14 h 30, la course des Pères Noël et ses lutins au coeur du village où l’ape et le comité des fêtes proposent également des ateliers créatifs ; à 16h, à la salle polyvalent­e, la compagnie Bella Notte convie à un spectacle de danse.

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(Photo M.P.)

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