Séverine : changer de vie pour retrouver l’humain
D’un côté, un poste de directrice commerciale Sud-est et directrice France d’un grand groupe. De l’autre la possibilité de devenir cheffe d’entreprise à Séverine a choisi. Vous aussi ?
Et si on lui dit qu’elle a laissé un beau poste à responsabilité pour faire des ménages, elle hausse les épaules… Son choix, Séverine l’a mûrement réfléchi. Un jour oui, elle a laissé tomber le super job. Et elle a repris une société de nettoyage…
Un choix motivé par l’humain est de toute façon un bon choix. En tout cas, un choix qu’elle a assumé et qu’elle assume totalement. Alors c’est vrai, en huit mois de fonctionnement, elle n’a pris qu’un seul jour de repos. Pour fêter ses 50 ans… Mais pas une seconde elle n’a regretté cette aventure. Séverine aime sa petite équipe. Elle y tient. Et fait tout pour que chaque membre s’y sente bien. Quant à cette « aventure », la cinquantenaire resplendissante la raconte volontiers. En partant du tout début : « Je suis née à Dijon, j’ai fait mes études à Bourges pour obtenir une maîtrise en biologie cellulaire marine. Et puis, j’ai fait mon stage d’étude chez Zara… »
« Un jour on m’a appelée pour Cannes »
Elle s’est passionnée. « Cela n’avait rien à voir avec l’objet de mes études, mais je me suis passionnée. Et ça a bien marché pour moi. Je me suis retrouvée directrice d’un magasin à Paris. Et puis un jour, on m’a appelée pour diriger la boutique historique de Cannes, rue Jean-de-riouffe… C’est comme ça que je suis venue m’installer dans la région. » L’ascension s’est poursuivie. « J’ai ensuite obtenu un super poste dans le groupe Beeline, qui vend des bijoux fantaisie dans de grands magasins. »
« Les écrans ne font pas partie de mon ADN »
Directrice commerciale du Sud-est et directrice France. « J’avais onze directeurs régionaux sous mes ordres, je bougeais partout en Europe. C’était génial. » Et puis le Covid. « On a découvert qu’avec la digitalisation, on baissait les coûts et les transports. Alors… » Les outils digitaux sont devenus de plus en plus performants. « Et moi, pendant ces deux années, je ne me suis plus reconnue. Je manageais des personnes à distance… Mais les écrans ne font vraiment pas partie de mon ADN… J’ai fait un bore out (N.D.L.R. : épuisement professionnel dû à l’ennui)… Une grosse crise d’ennui. Quand on ne croit plus à ce que l’on fait, on ne peut pas envoyer des messages positifs… »
« Devenir chef d’entreprise, c’était ma vie… »
Alors tout a été remis en question. « Nous avons fait cela en famille. Avec mon mari et nos trois enfants. » Séverine avait l’opportunité de reprendre la société Art et nettoyage. « Devenir chef d’entreprise… C’était le rêve de ma vie. J’ai étudié la société à fond avant de me lancer. »
Et le 1er mars, elle a officiellement changé de vie. « Le secteur est compliqué. Aucune petite-fille ou petit garçon ne dit : plus tard, je ferai du ménage. On vient à ce job pour un complément ou après un accident de parcours… » Et on le fait en acceptant
En tenue comme les membres de son équipe.
de devenir « invisible » : «Illefaut!» Venir tôt, vers 5 h 30. Être discret, ne pas cogner les balais contre les murs. Se faire oublier… « Il m’est arrivé de faire le ménage le matin dans une résidence et de croiser un responsable syndical qui ne m’a pas « calculée ». Puis de le retrouver à midi pour une réunion au cours de laquelle il me serrait la main… »
Car Séverine a mis la main à la pâte.
Ou plutôt dans le seau. (DR) « Pour apprendre le métier, soutenir mes équipes et parce qu’il y avait besoin de bras… Même mes enfants, mon mari, mes frères sont venus m’aider au plus fort de la demande ! » Sans eux, elle le dit les yeux brillants, « sans leur compréhension, leur soutien, je n’y serais pas arrivée… » Séverine est passée en 8 mois de 9 employés à 21. Mais là, elle a du mal à recruter davantage : « J’ai augmenté le coût horaire de 11,15
brut à 13 brut. » Mais le travail reste ingrat. Alors pour le moment, difficile de prendre de nouveaux contrats. Ce jour-là, Séverine croisait les doigts : une jeune fille devait se présenter pour un poste. « J’espère qu’elle aura les compétences et l’envie d’intégrer une sympathique petite équipe… » Une équipe au centre de laquelle l’humain a la première place. Car, on le rappelle, c’est le point de départ du changement de cap de Séverine…
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Montée des santons à Opio cet après-midi C’est l’un des événements les plus originaux que propose cet après-midi la commune avec l’association de l’ouliveto : la montée des santons. Dès 14h, plus d’une cinquantaine de villageois, costumés avec les habits traditionnels, montent au village avec quelques haltes où sont proposées de nombreuses saynètes. « On attend ce rendez-vous avec impatience. Il est important de faire connaître les traditions provençales, nos racines. C’est un moment de partage avec les nombreux visiteurs qui viennent nous voir », explique l’une des membres de l’association. On n’oubliera pas non plus de souligner l’importance de l’ambiance musicale avec ses fifres et tambourins, durant les 2 h de montée, « la Provence, toujours la Provence !
», s’exclame l’un des musiciens.
Les villageois se costument en habits traditionnels de la crèche provençale.
Cette montée des santons s’inscrit dans un programme plus vaste d’animations autour de Noël : à 14 h 30, la course des Pères Noël et ses lutins au coeur du village où l’ape et le comité des fêtes proposent également des ateliers créatifs ; à 16h, à la salle polyvalente, la compagnie Bella Notte convie à un spectacle de danse.
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