«Mettre en valeur ceux qui font rayonner l’université»
À la veille de la soirée des prix d’excellence qui mettra à l’honneur celles et ceux ayant reçu des prix prestigieux, Jeanick Brisswalter, président d’université Côte d’azur, répond à nos questions.
Que représente la recherche à Université Côte d’azur ?
Nous couvrons toutes les disciplines, avec plus de 50 laboratoires de recherche. La moitié des unités mixtes de recherche est partagée avec le CNRS, l’inserm, l’inrae, l’inria et L’IRD ; cela représente quelque
(1)
4 000 chercheurs sur le site azuréen. Nous avons aussi des laboratoires internationaux – par exemple avec Singapour, très performant sur les technologies quantiques, ou encore avec Monaco autour de la « Réponse des organismes et populations face au stress environnemental ». Monaco, avec qui nous étions présents à la COP27 pour parler de ces problématiques environnementales.
Qu’apporte le label Idex, « Initiative d’excellence » ?
Ce label d’excellence en recherche, formation et innovation reconnaît que nous sommes une université intensive en recherche, à fort rayonnement international. Dans le cadre de l’idex, cinq académies d’excellence ont été créées.
Elles permettent de construire des interactions nouvelles entre des chercheurs de disciplines différentes dans les domaines suivants : les défis du numérique, les systèmes complexes, les risques environnementaux, les défis du vivant (biologie, santé physiologie végétale.), les humanités et la créativité.
Ces académies sont des incubateurs pour initier de nouvelles idées en recherche, et l’idex, pour toutes ces actions, dispose de financements, de l’ordre de 14 millions d’euros par an.
Comment se classe Université Côte d’azur à l’international ?
Un des principaux indicateurs de visibilité est le classement de Shanghai, qui est quantitatif. Plus vous êtes une université de grande taille, plus vous progressez. La première université française est
Paris-saclay (16e au classement 2022) qui compte près de
250 laboratoires de recherche, soit 5 fois plus que nous.
Comme nous n’avons pas fait de fusion avec d’autres universités, nous ne pouvons progresser que qualitativement. D’ailleurs, nous sommes la mieux classée des universités de taille moyenne, et celle qui a le plus progressé cette année en nombre de thématiques classées, dans ce classement de Shanghai qui nous est pourtant a priori défavorable.
Quels sont les domaines d’excellence ?
Nous avons des niches d’excellence dans tous les domaines, mais nous pouvons citer les mathématiques où nous sommes dans le top 100 mondial, la physique, les sciences de la Terre et de l’univers, la biologie. Notre université est également très lisible en archéologie, en sciences du numérique, dans certaines thématiques du droit ou des arts, etc. À noter que nous sommes également numéro 1 en France, en 2022, en sciences du sport.
Quelle est votre stratégie pour conforter le rayonnement de la recherche azuréenne ?
À l’intérieur des laboratoires, nous avons des pépites comme, par exemple, à l’institut de chimie, où des chercheurs travaillent sur des arômes et les parfums, sur des molécules bio-actives aux propriétés anti-virales ou anti-tumorales… En droit, nous sommes aussi novateurs : par exemple en développant des études sur le cadre juridique de l’intelligence artificielle et des blockchains. Afin d’attirer les meilleurs chercheurs dans ces domaines, l’objectif est de donner davantage de visibilité à ces niches d’excellence. La soirée des prix d’excellence que nous organisons ce lundi y contribue.
Comment favoriser l’innovation ?
On cherche à ce qu’il n’y ait pas de coupure entre la recherche fondamentale et l’innovation. Par exemple, il a fallu 40 ans pour que les chercheurs du laboratoire Artémis découvrent la première onde gravitationnelle. Cette recherche a cependant, en parallèle, nécessité des innovations en optique porteuses de développement économique à plus court terme. Quand on fait de la recherche fondamentale en biologie, physique, physiologie végétale, chimie, l’application n’est jamais loin. Nous avons mis en place des dispositifs de soutien à l’innovation, notamment à travers l’idex.
“La mieux classée des universités de taille moyenne”
Quelles sont les start-up qui illustrent cette vitalité ?
Nous pouvons citer par exemple, dans le domaine du biocontrôle, la réussite de Mycophyto, qui a été développée par
Justine Lipuma (laboratoire
ISA : Université Côte d’azurinrae-cnrs). [Mycophyto revitalise les sols et optimise les synergies naturelles entre les plantes et des champignons microscopiques du sol, Ndlr.]
Ou encore le projet de start-up Agroinnov, porté par Michela Ion Scotta, qui sera primé demain. [L’objectif est de proposer une nouvelle génération d’auxiliaires de lutte biologique, au plus près des besoins des agriculteurs de cultures méditerranéennes, Ndlr.]
Nous avons mis en place des dispositifs de soutien à l’innovation”