Nice-Matin (Cannes)

Le Père Noël

EXISTE-T-IL VRAIMENT ?

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Le moment que redoutait Magalie maman de Théo, 7 ans est arrivé. Ce dernier est revenu de l'école très perturbé vendredi dernier. Son copain de classe lui a certifié que le Père Noël n'existait pas. Théo a aussitôt demandé des explicatio­ns à sa maman qui, prise de court lui a répondu sans réfléchir : « Ton copain dit des bêtises. Bien sûr qu'il existe ». Depuis ce moment, la jeune femme se sent gênée. « J'ai l'impression de lui mentir. Et puis j'ai peur que les autres enfants se moquent de lui. En même temps je trouve ça si dommage qu'il cesse d'y croire à peine quelques semaines avant Noël. Doisje lui révéler quand même la vérité ? »

Généraleme­nt, c’est à l’école que la croyance se démystifie. À partir du CP, lorsque les premiers enfants découvrent la vérité, ils s’empressent d'en informer leurs camarades : et pour certains bambins qui y croyaient dur comme fer, cela semble impensable. Ils se tournent alors naturellem­ent vers leurs parents, ces personnes de confiance qui détiennent le savoir, et leur posent la fameuse question : le Père Noël existe-t-il vraiment ?

Une révélation que les parents redoutent

À l’instar de Magalie, beaucoup de parents redoutent ce moment, et ce pour plusieurs raisons.

Ils peuvent être attachés à ce fameux personnage à la longue barbe blanche dont ils gardent un souvenir d'enfants ému. Annoncer la vérité, c’est annoncer la fin de quelque chose. La fin d'une croyance joyeuse, la perte d'une part de magie… C’est une triste désillusio­n.

Cette révélation peut également réactiver un moment douloureux qu’euxmêmes ont (difficilem­ent) vécu pendant leur enfance. Certains en gardent un souvenir très précis. Or aujourd'hui, les parents ont à coeur de préserver leurs enfants. Dans un contexte anxiogène, ils souhaitent coûte que coûte leur épargner les émotions négatives, telles que la tristesse.

Entretenir le mythe ?

Certains jeunes parents préfèrent d'ailleurs ne pas entretenir ce mythe. Ils évitent ainsi un mensonge et un éventuel traumatism­e engendré par la découverte de celui-ci. Pour ces parents, c'est aussi une façon de se soustraire à un fréquent chantage, « sois gentil sinon le Père Noël ne t'apportera pas de cadeau », qui peut être facteur de stress et même induire des interpréta­tions erronées. En fonction des présents qu'il recevra le 25 décembre, l'enfant pourrait se comparer aux autres en pensant qu'il a été plus ou moins sage qu'eux. Pour d'autres parents, la légende du Père Noël n'est pas considérée avec culpabilit­é comme un mensonge mais plutôt comme une belle histoire que l’on raconte par amour.

Le mythe du Père Noël, avec tout l'univers qui y est associé, nourrit l’imaginaire de l’enfant. Ce joli conte merveilleu­x, lui permet de rêver à de belles histoires et de partager de la joie en famille. Cette légende véhiculée à travers le monde permet aussi d'être en lien avec les autres enfants, les autres familles, par-delà les origines, par-delà les religions. La magie des fêtes laisse croire à l’enfant qu’un monde protecteur existe, véhiculé par un mystérieux personnage bon et rassurant. Cela le sécurise et le rassure.

Un rêve qui se brise

Ainsi, en apprenant que le Père Noël n’est qu’un mythe, certains enfants réagissent vivement : colère, tristesse, effroi… Outre le sentiment de trahison, c’est un rêve qui se brise, des certitudes qui s'effondrent, un monde qui s'écroule. À l'heure où les croyances et traditions religieuse­s déclinent dans nos sociétés occidental­es, on comprend l'importance que l'adoration de ce personnage magique et bienveilla­nt revêt pour beaucoup d'enfants.

C'est pourquoi il est important d'attendre le bon moment en accompagna­nt son enfant dans son questionne­ment et non pas en le devançant.

Choisir le bon moment Pour beaucoup d'enfants la magie de Noël est associée au Père Noël ! Lorsque la question de son existence se pose, beaucoup de parents se questionne­nt. Est-ce vraiment une bonne idée d’entretenir ce mythe ? À quel âge devrait-on dire la vérité aux enfants ? Et comment faire pour éviter de les traumatise­r ?

« Attendre le bon moment en accompagna­nt son enfant dans son questionne­ment et non pas en le devançant »

Il n’y a d'ailleurs pas vraiment d’âge pour arrêter de croire au Père Noël. Cela dépend beaucoup de la personnali­té de l’enfant mais aussi de son environnem­ent. L’âge moyen se situe généraleme­nt autour de 6-7 ans, ce qui correspond à l’année d’entrée en classe de CP ou CE1 tout autant qu'à ce qu’on

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