La magie a opéré
Portés par leur star respective, Lionel Messi et Luka Modric, l’albiceleste et les Vatreni se sont qualifiés pour le dernier carré. Même si leurs victoires n’ont pas été obtenues sans souffrance.
Insubmersible Croatie ! Ballottée une grande partie du match, elle a éliminé le Brésil aux tirs au but (1-1, 4 t.a.b. à 2), sa spécialité, pour rejoindre comme il y a quatre ans les demi-finales du Mondial, vendredi à Doha. Et ce sera contre l’argentine, qualifiée elle aussi aux tirs au but contre les Pays-bas (2-2, 4 t.a.b. à 3). Ce choc se jouera entre deux formations particulièrement résilientes. Battue par l’arabie Saoudite en ouverture (2-1), l’albiceleste a su se remobiliser et se remettre à l’endroit. Critiqués pour la vieillesse de leur effectif et un nul d’entrée contre le Maroc (0-0), les Vatreni ont répondu par une science tactique aiguisée. Et chacune des deux équipes a pu compter sur l’apport de leur star respective, Lionel Messi côté argentin et Luka Modric dans les rangs croates.
Livakovic : « Nous sommes des guerriers »
« Alors qu’on nous croyait fichus, nous avons montré une fois encore que nous ne nous rendons jamais » ,a lancé Modric, fier de sa troupe.
Elle ne propose pas toujours un jeu châtoyant mais elle s’appuie sur son expérience et une intelligence tactique au dessus de la moyenne. « Ils ont marqué sur leur seule frappe cadrée, nous avons eu 19 occasions. Leur gardien a été très bon » ,a pesté Cleber Xavier. L’entraîneur adjoint brésilien ne s’est pas trompé en pointant Livakovic, le portier du Dinamo Zagreb. En proie à une crise de confiance à la fin des éliminatoires, le gardien de 27 ans, que Montpellier avait songé recruter en 2019, a réussi dix arrêts, dont cinq très difficiles. Il n’a plus peur de commettre des erreurs et il s’est libéré
L’argentine de Messi et la Croatie de Modric se disputeront une place en finale, mardi (20h).
d’un poids. « Nous sommes des guerriers », a répondu Livakovic quand lui a été demandé la recette, en bon héritier de Danijel Subasic, l’ex-dernier rempart de Monaco, un des héros de 2018. « Quand arrivent les tirs au but, nous devenons favoris, comme si l’adversaire avait déjà perdu », savoure le sélectionneur Zlatko Dalic. Mais ce n’est pas l’unique talent de son équipe. Menée au score sept fois sur ses neuf derniers matchs de Coupe du monde, elle n’a perdu qu’une fois contre la France en finale en 2018 (4-2) ! L’argentine est prévenue.
Martinez : « On a des c... et du coeur »
Mais l’albiceleste n’est pas en reste. « On a des c..., de la passion, du coeur et on fait ça pour 45 millions de personnes. On y croit » ,a souligné de son côté le gardien Emiliano Martinez, qui a repoussé les tirs au but de van Dijk et Berghuis.
Son équipe a vu les Pays-bas revenir du diable Vauvert (de 0-2, à 2-2). Les Oranje ont arraché la prolongation sur le fil et ils auraient pu éteindre moralement les Argentins, malgré le soutien de leurs milliers de supporters, ces infatigables « hinchas ». Ce ne fut pas le cas. Les Argentins ont su trouver les ressources pour repartir de l’avant. « C’est ce qui fait du football un si beau sport, quand on croit que tout est joué, rien ne l’est. Cette équipe (d’argentine) a de l’envie, de la jeunesse, de la fierté, tout ce qui est essentiel pour ne rien lâcher », a lancé le sélectionneur Lionel Scaloni. Un coach qui peut compter sur un Messi en grande forme. Encore une fois, le génie de Rosario est sorti de sa lampe vendredi soir à Lusail, distillant sa magie à chaque coin du terrain pour finir par emmener sa sélection en demies. Passeur décisif pour Nahuel Molina (35e), puis buteur sur penalty (73e), il a aussi transformé son tir au but. Avec son caviar pour Molina, il a égalé les huit passes décisives en Coupes du monde de son idole Diego Maradona, mais aussi de Raymond Kopa et d’uwe Seeler. Un seul homme en a, pour l’instant, donné plus que lui : l’allemand Fritz Walter (9 passes). « L’objectif est d’aller au bout, reprend Scaloni, galvanisé par le niveau de son capitaine. Maintenant que nous dansons, nous voulons continuer à danser. »
Un journaliste américain est décédé pendant Pays-bas-argentine
Un célèbre journaliste sportif américain est décédé en couvrant le quart de finale du Mondial entre l’argentine et les Pays-bas vendredi, ont confirmé les organisateurs hier. Grant Wahl, 48 ans, a été victime d’une crise cardiaque. « Il s’est senti mal dans la tribune de presse du stade Lusail, a précisé un porte-parole du Comité d’organisation. Ila immédiatement reçu un traitement médical d’urgence, qui s’est poursuivi lors de son transfert en ambulance vers l’hôpital général Hamad » ,à Doha.
“Je ne continuerai pas comme coach de la sélection des Pays-bas, c’était mon dernier match pour mon troisième mandat. Ce que je laisse derrière moi, c’est un excellent groupe. C’est une équipe qui est très soudée et technique.”
Louis Van Gaal,