Nice-Matin (Cannes)

Pas un cas isolé

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Entendu par le Conseil de l’ordre des médecins, reçu avec sa compagne par le responsabl­e du Samu-urgences et le médecin régulateur qui a posé le diagnostic d’angine, il a écouté leurs arguments. « Ils se sont justifiés en évoquant les 1 500 appels qui étaient parvenus au 15 ce jour-là et le fait qu’ils recevaient régulièrem­ent les appels répétés de personnes qui insistaien­t en dépit des réponses données. Ils ont regretté aussi qu’on ait sollicité seulement une seule fois le médecin – qui en était resté au problème respiratoi­re – mais l’ont justifié par le fait que les régulateur­s étaient débordés ce jour-là et ne voulaient pas déranger à nouveau le médecin. »

Autant d’arguments qu’anthony veut bien entendre, parce qu’il est bien informé des pénuries de personnel qui mettent tellement à mal l’hôpital. Mais, posément, il veut alerter : « Mon histoire n’est pas unique, j’ai pu échanger depuis avec d’autres personnes victimes D’AVC et qui ont rencontré des difficulté­s similaires à se faire entendre. Et je ne peux m'empêcher d’être irrité en me remémorant le texte sur la pancarte accrochée dans le service de neurologie où j’ai été hospitalis­é : “Si vous avez des difficulté­s à parler, des céphalées, n’hésitez pas à appeler le 15”. Et aujourd’hui, alors que les services d’urgences sont débordés et que la consigne, c’est de passer par le 15, dans mon cas, si je n’avais pas pris l’initiative d’aller aux Urgences, et qu’elles se situent à proximité de mon domicile, je ne parlerais plus ; la thrombolys­e ne peut être effectuée que jusqu’à 4 h 30 après le début des symptômes. »

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