L’écrivain Pierre Brocchi, entre danse macabre et amour de la région
Je suis en train de retaper l’église du Bar-sur-loup, mais je n’y arrive pas parce qu’elle est sur une faille sismique. C’est dommage parce qu’il y a un super tableau qui s’appelle La Danse macabre. Viens voir si tu veux. » Lorsque le parent d’élève, architecte des bâtiments de France, avec qui il déjeune lui fait cette proposition, Pierre Brocchi ne refuse pas. Et il ne le regrette pas : sur place, il tombe nez à nez avec un magnifique retable sur lequel les invités du compte de Bar, après avoir fait une orgie le jour du Carême, sont retrouvés mort.
De là, l’écrivain découvre les tableaux appelés danses macabres, représentant la mort venant chercher les vivants. « Une fois à la retraite, avec ma femme, on est allé voir tous ces tableaux en France. Je me suis beaucoup régalé. » Et, il y a peu, en passant par le nord de l’italie, sur le fronton d’une église, l’antibois tombe sur une fresque macabre de 20/30 m. Sur laquelle est inscrit : « Je suis la mort des hommes, je porte couronne ; et je suis de leur vie, la maîtresse et patronne. » « Les paroles d’une chanson d’angelo Branduardi, chanteur que j’écoutais dans les années 79 et qui jouait du violon. Et là je me suis dit : je réécris Le Chien muet », un de ses premiers bouquins. Alors l’écrivain replonge dans cette histoire une dizaine d’années plus tard et mélange de nouveau tout ce qui lui plaît : les peintres, les danses macabres, la mer, les vallées de l’arrière-pays…
Fascination pour les frères Bréas
Et les frères Bréas. « On les appelle les peintres de la renaissance niçoise. Ils sont incontournables dans notre région, ils ont inondé les vallées de retables et de tableaux. »
« Cette histoire me tenait à coeur, et j’ai désormais acquis un peu d’expérience littéraire, entre les corrections des manuscrits, etc. Donc, entre mes recherches et mon expérience, j’ai réécrit ce livre, et je n’en suis pas mécontent ! Les spécialistes Bréa vont m’assassiner mais j’ai écrit en préambule : Les lieux sont réels, les peintres ont existé, les dates sont relativement précises et les tableaux encore visibles mais la corrélation entre tous ces éléments ne relève, peut-être, que de l’imagination de l’auteur. »
■ Je suis la mort des hommes, aux éditions Campaniles, 15 euros. L’auteur dédicacera son roman à la librairie Dernier rempart, 10 avenue Robert-soleau. Ainsi que le 19 janvier à la médiathèque Louisnucera, à Nice, pour une conférence débat suivi d’une dédicace.