Nice-Matin (Cannes)

Attaque au couteau à l’aéroport de Biarritz

La Première ministre doit en présenter les grandes lignes jeudi. L’exécutif privilégie un recul de l’âge légal à 64 ou 65 ans. Partis d’opposition et syndicats sont remontés.

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Le cadeau ne fera pas beaucoup d’heureux. À quelques jours des vacances de Noël, et après une courte concertati­on, Élisabeth Borne doit enfin présenter jeudi les grandes lignes du projet de réforme des retraites, pierre angulaire du second quinquenna­t d’emmanuel Macron.

L’exécutif a déjà commencé à préparer les esprits, multiplian­t les entretiens à la presse, les réunions de travail à Matignon et les dîners au sommet à l’élysée. Mais les annonces de la Première ministre sont courues d’avance, balisées par la promesse présidenti­elle de repousser l’âge légal de 62 à 64 voire 65 ans. Cette dernière borne tient la corde.

Un vote au printemps ?

« C’est le seul levier que nous avons », affirme le chef de l’état, qui exclut depuis le départ d’augmenter les cotisation­s ou de réduire les pensions. Cette mesure, assortie ou non d’une hausse de la durée de cotisation, risque de reléguer au second plan d’éventuelle­s contrepart­ies sur la pénibilité ou les petites pensions.

La présidente de l’assemblée

Le précédent projet de réforme avait entraîné une forte mobilisati­on à l’hiver 2019-2020 (ci-dessus à Nice).

nationale, Yaël Braun-pivet, a toutefois assuré hier que « le jeu n’est pas fait » sur les

ans. « Cela pourra, je pense, bouger si l’assemblée veut aller dans ce sens-là et que le gouverneme­nt y est prêt », a déclaré la députée Renaissanc­e à France Interfranc­einfo-le Monde.

Le gouverneme­nt veut aller vite : un projet de loi en janvier, un vote au printemps, une entrée en vigueur à l’été, avec la génération 1961 pour essuyer les plâtres. Comme une urgence, justifiée par le retour durable de déficits massifs, qui dépasserai­ent 12 milliards en 2027.

Tenté de passer en force au début de l’automne via le budget de la Sécu, Emmanuel Macron s’est résolu à patienter trois mois de plus. À peine assez pour consulter les partenaire­s sociaux, jouer l’ouverture et constater les désaccords de fond.

Même la CFDT y est opposée

Car aucun syndicat n’accepte cette réforme, pas même la

CFDT qui a durci sa position sur le sujet lors de son congrès en juin. Depuis, son leader Laurent Berger martèle son opposition à toute « mesure d’âge » et met en garde contre une « réforme dure » qui provoquera­it une « réaction sociale tout aussi déterminée ».

Son homologue de la CGT, Philippe Martinez, enjoint aussi l’exécutif à « prendre ça au sérieux », mais sans se faire d’illusion : « Ils sont obstinés. » Ses troupes savent aussi se montrer coriaces, comme l’ont rappelé les récents blocages de raffinerie­s. Sur fond d’inflation record et de revendicat­ions salariales, les coups de semonce ont également touché les industries électrique­s et gazières, ainsi que la RATP.

Bataille en vue à l’assemblée

De simples avertissem­ents, qui réveillent le spectre du long conflit social de l’hiver 2019-2020, auquel s’étaient ralliés cheminots, routiers et dockers, entre autres. Les huit centrales nationales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU) ont prévu de se réunir dans la foulée des annonces de Mme Borne pour caler leur riposte.

La suite se jouera autant dans la rue qu’à l’assemblée, où le texte est promis à un chemin de croix. La cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, jure de le « combattre pied à pied » avec une pluie d’amendement­s. À l’autre extrémité de l’hémicycle, Marine Le Pen a fait connaître son « opposition absolument totale sur le fond » de la réforme. Les chefs des différents groupes parlementa­ires seront à nouveau reçus à Matignon entre aujourd’hui et jeudi matin.

Neuvième 49.3, motion de censure dans la foulée

Élisabeth Borne a déclenché un neuvième 49.3 pour faire adopter sans vote la partie « dépenses » et l’ensemble du projet de budget de l’état pour 2023 en nouvelle lecture devant l’assemblée nationale. C’est « un budget dont nous avons besoin [...] au

janvier 2023 », a-t-elle justifié. Les députés LFI ont répliqué en déposant une nouvelle motion de censure.

Un sexagénair­e, peut-être un SDF, a été placé en garde à vue hier à Bayonne après avoir attaqué des fonctionna­ires de la police aux frontières avec un couteau dans l’aéroport de Biarritz. Deux des quatre policiers qui ont procédé à son interpella­tion ont été légèrement blessés au bras et à la tête.

Le premier RER en région entre en circulatio­n

Les trains du « Réseau express métropolit­ain européen » ont commencé à circuler hier à Strasbourg. Ce premier RER en région comprend 670 arrêts par jour à Strasbourg avec une amplitude horaire de 5 h à 23 h, et des trains toutes les 15 minutes aux heures de pointe dans 13 gares.

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(Photo d’archives Cyril Dodergny)

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