Sale temps pour l’europe
La vice-présidente grecque du Parlement européen
Eva Kaili et trois autres personnes ont été inculpées et écrouées, hier en Belgique, dans une enquête sur des soupçons de corruption en lien avec le Qatar au sein de cette institution de l’union européenne. Au moment de son interpellation, Mme
Kaili aurait été en possession de sacs remplis de billets. Si des voix s’élèvent parmi les élus, à Bruxelles comme à Strasbourg, pour l’accabler ainsi que les autres personnes soupçonnées, sans prendre les pincettes qu’impose la présomption d’innocence, on imagine l’effet de ces révélations au café du commerce... Elles donnent du grain à moudre à tous ceux qui déversent du
« tous pourris » à longueur de journée, déblatèrent sur nos politiques – sans distinguo –, pointant autant leur incompétence que leurs « magouilles ». En attendant l’issue de la procédure lancée par les autorités belges, les cris d’orfraie sont peu audibles tant le séisme de la suspicion est grand. Il faut pourtant se rendre à l’évidence : on ne pourra jamais combattre la faiblesse de l’humain pour le pouvoir et l’argent. De là à mettre tout le monde dans le même sac, il y a un pas de plus en plus difficile à ne pas faire pour certains. C’est pourtant essentiel.
La responsabilité en incombe aux institutions, qui doivent aider les citoyens en ce sens : en renforçant la transparence et les contrôles sans état d’âme ni corporatisme.
En ne faisant pas obstacle à la recherche de la vérité. En écartant et sanctionnant les brebis galeuses dès lors qu’elles sont condamnées par la justice. Une connaissance, plutôt éduquée et intéressée par la politique, commentait cette délicate affaire ainsi :
« Surtout que ces gens-là ne sont même pas élus par
« On ne pourra jamais combattre la faiblesse de l’humain pour le pouvoir et l’argent. De là à mettre tout le monde dans le même sac… »
nos votes, un scandale ».
Eh bien si, les députés européens sont élus au suffrage universel dans les 27 États de l’union. Mais un électeur européen sur deux n’est pas allé voter aux dernières élections de 2019, même si ce chiffre est en net progrès.
Cela montre combien l’union européenne est encore loin des citoyens.
Et le « fait divers » de ce week-end n’est pas près de les rapprocher de l’institution. Sale temps pour l’europe, à l’heure où une guerre se joue à ses frontières depuis près d’un an.