UN BESOIN D’INNOVATIONS ET UN MANQUE DE VOCATION
Eric Leroy, directeur général de l‘hôpital privé Arnault Tzanck à Mougins À quoi est due l’évolution de vos charges ?
Il y a évidemment les extensions et réaménagements de nos bâtiments - indispensables pour améliorer nos services et en proposer des nouveaux plus adaptés aux besoins. Nous investissons aussi chaque année dans du matériel plus performant ou innovant. Nous nous sommes par exemple dotés d’un robot chirurgical. Son coût : un million et demi d’euros, et 300 000 euros de fonctionnement annuel. Nous avons également investi dans des colonnes d’endoscopie digestive dotées d’intelligence artificielle. Une vraie révolution qui permet d’accroître la sensibilité des images et donc la capacité à détecter des polypes (entre autres). L’investissement est considérable, mais il permet de rester à la pointe et de soigner toujours mieux. Seul bémol : que l’on ait recours ou non à un robot, la rémunération allouée par la Sécurité Sociale reste identique… Pourtant, en France, plus de 50 % des cancers de la prostate sont opérés à l’aide d’un robot.
C’est une technologie performante qu’il faut absolument proposer aux patients, mais cela coûte à l’hôpital, c’est un fait ! Enfin, la hausse du coût de l’énergie : nous arrivons à maîtriser nos factures énergétiques à ce jour, mais cela passe, là encore, par des exonérations temporaires, certainement non pérennes, et des investissements dans des installations moins énergivores.
Quel est votre plus gros challenge à venir ?
Avoir du personnel qui soigne les patients 24h/24 et 7j/7. La quête
- très actuelle - d’un meilleur confort de travail accentue une vraie problématique : nous manquons de personnel, de nuit notamment, dans les établissements. Pour attirer les vocations, on peut bien sûr miser sur le salaire, mais cela ne réglera pas tout. Il y a un manque de vocation sur les fonctions soignantes (infirmières et aides-soignantes). En témoignent les écoles d’infirmières qui ont dorénavant du mal à atteindre leurs quotas de personnels formés. Pour continuer à soigner, il faut rapidement susciter les vocations. C’est pour cela que nous proposons par exemple aux étudiants, aux lycéens et même aux collégiens des journées portes ouvertes.