L’expertise de
Élu meilleur prévisionniste du monde à plusieurs reprises, Christophe Barraud, chef économiste et stratégiste chez Market Securities, était l’invité d’honneur de cette soirée. Dans un contexte international complexe avec de multiples sources d’incertitudes sur les plans économique, social, sanitaire, énergétique, météorologique et géopolitique, donner des prévisions au-delà de six mois est compliqué mais le docteur en économie financière s’est plié à l’exercice. Et de commencer en expliquant que la croissance mondiale ralentit ; de 6 % en 2021 à 3 % en 2022, elle se rapprochera des 2 % en 2023. Pourquoi ? « Quatre facteurs principaux l’expliquent : une politique sanitaire en Chine drastique, la guerre en Ukraine, des taux d’intérêt en hausse dans les banques centrales et enfin un choc des richesses négatif avec une baisse du prix des actifs financiers. » Tous les pays ne seront pas affectés de la même façon, estime le prévisionniste : « La Chine qui vient d’assouplir sa politique zéro Covid devrait voir une accélération de sa croissance. Les États-unis font preuve de résilience mais il existe des risques à la baisse avec un marché immobilier sous pression et une politique monétaire agressive. Ils devraient voir un retour à la normale à la fin de l’année prochaine. Durant le premier trimestre 2023, la Zone Euro risque de connaître un risque de récession, notamment les pays exposés au secteur manufacturier comme l’allemagne et les Pays-bas. La France devrait être dans le haut du panier de par les mesures du gouvernement et le secteur de l’hospitalité qui fonctionne bien. » Cette régression étant la plus anticipée de l’histoire avec la mise en place de plans de sauvetage, l’économiste estime qu’elle devrait être de courte durée. « Dans ce contexte, on pourrait voir une baisse de l’inflation début 2024. »