Nice-Matin (Cannes)

Trois ans de prison pour le chauffard alcoolisé

Il avait tué un motard britanniqu­e en le percutant par l’arrière sur l’autoroute A8 à la hauteur de Villeneuve-loubet. Son taux se montait à 1,20 mg d’alcool par litre d’air expiré.

- JEAN STIERLÉ

Avec un cocktail mêlant des antidépres­seurs et un litre et demi de bière, Pascal W. n’a pourtant pas hésité à prendre le volant de sa Clio.

Le 26 juin 2020, vers 11 h 40 avec 1,20 mg d’alcool par litre d’air expiré, il roule sur l’a8 en direction de Cannes. Le conducteur de 53 ans, natif de Mantes-la-jolie (Yvelines) ne peut éviter le choc avec un scooter Yamaha flambant neuf qui roule devant lui, piloté par un ressortiss­ant britanniqu­e.

Percuté par l’arrière à une vitesse estimée par l’expert à environ 97 km/h, l’engin s’encastre dans le pare-chocs avant de la Renault et reste incrusté dans la tôle. La victime est tuée sur le coup, son corps retrouvé à une soixantain­e de mètres du lieu de l’impact.

« Il tenait tout juste debout »

Voyant sortir le conducteur de son auto, un témoin raconte : « Il tenait tout juste debout, j’ai pensé à un drogué ou quelque chose comme ça », puis « il a fini par basculer de tout son poids par-dessus la barrière de sécurité » contre laquelle sa Clio avait fini sa course mortelle. Au procès du chauffard, le compagnon de la victime, présent à l’audience, souhaite témoigner à la barre du tribunal judiciaire de Grasse. « J’étais à Londres et lui à Nice, où nous avions un petit appartemen­t sur la Prom’. Il m’a dit qu’il allait à la plage, à Cannes. C’est un ami qui m’a prévenu. Nous devions nous y installer définitive­ment. Nous étions en couple depuis 30 ans. » Recroquevi­llé sur lui-même, Pascal W, comparaiss­ant libre sous contrôle judiciaire, écoute le mari de la victime qui s’exprime avec l’aide d’un interprète. Alcoolique abstinent pendant sept ans, le prévenu avoue « avoir été comme un zombie et avalé les pilules comme on mange des bonbons ». Retombé dans son addiction ce jour-là, victime d’un syndrome dépressif, il « prie la Sainte Vierge et le Bon Dieu ».

À la défense Me Sylvia Stalteri décrit un homme « qui a complèteme­nt changé depuis 2 ans, avec à l’époque un traitement lourd, surdosé, qui aujourd’hui est diminué. C’était alors un mort vivant ! »

Le tribunal a rendu son délibéré, condamnant le prévenu à 3 ans de prison dont un an assorti d’un sursis probatoire de 2 ans avec obligation de soins, d’indemniser les victimes, annulation et interdicti­on de passer le permis pendant 5 ans.

 ?? (Photo d’archives Eric Ottino) ?? L’accident a eu lieu en juin 2020 en direction de Cannes.
(Photo d’archives Eric Ottino) L’accident a eu lieu en juin 2020 en direction de Cannes.

Newspapers in French

Newspapers from France