Nice-Matin (Cannes)

Nage avec dauphins : les opérateurs d’antibes et de Mandelieu devant la justice

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr 1. Activité d’observatio­n des mammifères marins.

À quai depuis le 8 juillet. Si les scellés de leurs bateaux ont été retirés hier, après une décision de la cour d’appel d’aix, l’épilogue du dossier « nage avec dauphins » n’est pas encore écrit dans les Alpes-maritimes.

Les trois opérateurs de Mandelieu et Antibes sont convoqués demain au tribunal judiciaire de Grasse. La justice décidera dès lors si leur activité de sortie en mer avec leurs clients à la rencontre des cétacés peut être considérée comme une « perturbati­on volontaire d’espèce animale non domestiqué­e protégée », et s’il y a « pratique commercial­e trompeuse ». Pour rappel, l’enquête préliminai­re du parquet a été ouverte le 10 juin, les embarcatio­ns saisies à titre conservato­ire moins d’un mois après.

Rester à moins de 100 mètres de l’animal

Au coeur de l’affaire : l’interpréta­tion de l’arrêté du 3 septembre 2020 qui interdit « la perturbati­on intentionn­elle incluant l’approche des animaux à une distance de moins de 100 mètres dans les aires marines protégées et la poursuite ou le harcèlemen­t des animaux dans le milieu naturel ». Les capitaines assurent respecter ce texte en expliquant que ce sont les animaux qui vont vers les humains lorsqu’ils sont à l’eau et non l’inverse.

Du côté de la communauté scientifiq­ue, pas d’unanimité sur cette question. Les voix « pour » et « contre » se feront probableme­nt entendre dans la salle d’audience. Aucune étude d’impact n’a été effectuée sur cette zone concernant ce sujet.

« Condamnés avant d’être jugés »

Pour les faits reprochés, les intéressés pourraient écoper au maximum de deux ans d’emprisonne­ment et de 300 000 euros d’amende. Une somme tout sauf dérisoire pour ces trois familles n’ayant pu réaliser leur saison. « En nous privant de nos bateaux, on nous a aussi empêchés d’assurer nos autres activités comme la pêche ou le whale watching (1). De notre côté, le remboursem­ent d’avance de nos clients s’élève à 92 000 euros », indique l’une des familles concernées. En ajoutant : « C’est comme si on nous avait condamnés avant d’être jugés. »

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