Parlement européen : une « attaque » contre la démocratie
« La démocratie européenne
est attaquée » : la présidente du Parlement européen Roberta Metsola a promis hier avec force de réformer l’institution ébranlée par un scandale de corruption présumée impliquant le Qatar. La police belge a perquisitionné hier les locaux du Parlement à Bruxelles après l’incarcération dimanche de l’élue grecque Eva Kaili. Cette eurodéputée socialiste est soupçonnée d’avoir été payée par Doha pour défendre les intérêts de l’émirat qui accueille actuellement le Mondial de football. Trois autres personnes ont été écrouées dans cette enquête.
Une conférence des présidents ce matin
Les sommes saisies au cours des 20 perquisitions réalisées à ce jour sont spectaculaires : « 600 000 euros au domicile de l’un des suspects, plusieurs centaines de milliers d’euros dans une valise dans une chambre d’un hôtel bruxellois et 150 000 euros environ dans un appartement appartenant à un député européen », selon le décompte du parquet fédéral.
Roberta Metsola a exprimé
« fureur, colère et tristesse »
dans l’hémicycle de Strasbourg hier après-midi. « Il n’y aura aucune impunité (...) rien ne sera mis sous le tapis », a-t-elle promis, en annonçant une « enquête interne ». Et d’ajouter : « Nous allons lancer un processus de réforme pour voir qui a accès à nos locaux, comment ces organisations, ONG et personnes sont financées, quels liens ils entretiennent avec des pays tiers, nous demanderons plus de transparence sur les réunions avec des acteurs étrangers ».
Dès samedi soir, Eva Kaili s’était vu retirer toutes les tâches déléguées dont celle de la représenter dans la région Moyen-orient. Ce matin, la conférence des présidents, organe politique du Parlement européen, devrait lancer la procédure pour voter le retrait de sa fonction de vice-présidente pour « faute grave ». Son maintien ou non en détention, comme celui des trois autres personnes écrouées, sera examiné demain devant la chambre du conseil de Bruxelles.