Nice-Matin (Cannes)

« Bien sûr qu’on y croit »

Mohamed Chaouch, ancien internatio­nal marocain et buteur de L’OGC Nice, décrypte cette demi-finale. Un match fort en émotions pour lui et qui divise même au sein de sa famille.

- ROMAIN LARONCHE

Pendant près d’une décennie, Mohamed Chaouch a porté le maillot des Lions de l’atlas (1986-1995). L’ancien buteur de L’OGC Nice (1993-97) a, lui aussi, connu le bonheur de disputer une Coupe du monde (1994) et même d’y marquer un but. Entraîneur depuis 20 ans (au Maroc, Qatar, Chypre...), ‘‘Momo’’ est à la recherche d’un nouveau défi et aurait bien aimé rebondir du côté de Nice, qui cherchait un coach pour sa réserve. En attendant, il se plonge sur le choc de demain.

Retrouver le Maroc en demi-finale, est-ce une surprise pour vous ?

C’est plus qu’une surprise, c’est une énorme surprise. Personne n’y croyait, je trouve ça incroyable. Je vis cette aventure avec beaucoup d’enthousias­me, même s’il y a trop de suspense pour moi sur les fins de match (rires).

Maintenant, vous croyez à la finale ?

Bien sûr qu’on y croit. Ok, on a pas mal de blessés, les joueurs ont déjà beaucoup donné et on a un effectif

Mohamed Chaouch, ici à l’entraîneme­nt de Nice en 2015, a porté 71 fois le maillot du Maroc et disputé le Mondial-1994 aux Etats-unis (à d.).

moins riche que celui de la France, mais tout est possible. On sait que ça sera difficile, mais j’avais déjà dit ça après l’espagne et il y a eu la victoire contre le Portugal.

Quelle sera la clé du match ?

On sait qu’on affronte le champion du monde, avec des joueurs de très haut niveau, et que le danger peut venir de partout mais on a un groupe très solidaire, qui fait bloc, se bat, montre beaucoup d’envie et sait marquer au bon moment. Il faudra numéro 8 (qui joue à Angers). Je connaissai­s déjà ses qualités, mais il confirme au plus haut niveau. Ensuite, il y a Boufal, par ses dribbles, Ziyech, qui n’avait jamais été aussi bon en équipe nationale. Et En-nesyri, notre buteur, qui est décisif (2 réalisatio­ns). Et j’évoquerais aussi nos deux latéraux : Hakimi et Attiatalla­h qui amènent le danger sur leur côté.

Et le sélectionn­eur, Walid Regragui ?

Il a joué en France, mais je le connais un peu car il a commencé sa carrière de coach au FUS Rabat (201420, que Chaouch a affronté). Il a hérité d’une situation loin d’être évidente. Vahid Halilhodzi­c nous a qualifiés, mais il a fini par partir car il avait trop de pression, lui qui ne convoquait pas Ziyech et Mazraoui. Regragui les a rappelés.

Il a su rassembler tout le monde et mettre une bonne ambiance. C’est un psychologu­e, très proche de ses joueurs, de son groupe. Il a contrôlé le vestiaire et su créer ce climat favorable en peu de temps, seulement huit matchs.

Où suivez-vous les rencontres ?

Chez moi à Aix-enprovence, là où on s’est installé en 2002 après ma carrière. Ma femme est Française nos enfants aiment plus les Bleus, donc je serai le seul véritable supporter du Maroc. J’ai quand même joué 10 ans pour la sélection et disputé la Coupe du monde 1994.

Que reste-t-il de cette compétitio­n ?

Nous n’avions pas le même effectif que celui de cette année. En 1994, nous étions deux ou trois à jouer à l’étranger, on n’avait pas la même expérience du haut niveau, de la gestion des matchs... Cette année, nos joueurs évoluent dans des grands clubs européens. Même si on n’avait pas passé les poules, ça reste une bonne expérience. La Coupe du monde était très bien organisée aux Etatsunis. Et j’avais marqué un but, même s’il n’avait pas servi à grand-chose (défaite 2-1 contre l’arabie saoudite).

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(DR)

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