« Une sensation unique »
Résident monégasque de longue date, le pilote Mercedes-amg Maro Engel a battu un record sur la fameuse boucle Nord du Nürburgring au volant de l’hypercar hybride One. Il raconte.
Lorsqu’on l’a croisé, la semaine dernière, il s’apprêtait à quitter encore son cher port d’attache monégasque. Cap sur les 12 Heures d’abu Dhabi, le 28e et ultime week-end de course sur un planning 2022 pour le moins copieux. Entre deux grilles de départ, Maro Engel ronge rarement son frein. Parfois, le pilote allemand de 37 ans vivant en Principauté depuis sa plus tendre enfance se permet même de pulvériser un record. C’est ce qu’il a fait le 10 novembre sur les 20,8 kilomètres de la mythique Nordschleife avalés en 6’35’’183 à bord de la Mercedesamg One, nouvelle reine des voitures de production homologuées pour la route. Accrochez-vous !
Maro, en battant ce record, avez-vous ressenti le même genre de frisson qu’en remportant l’édition 2016 des 24 Heures du Nürburgring ?
Établir un nouveau chrono de référence tel que celui-là, c’est une sensation unique. Tout simplement parce que l’effort produit pour y parvenir génère une montée d’adrénaline rarissime. Difficile à décrire. En fait, je préfère comparer à ce que l’on éprouve en décrochant une pole position après avoir flirté avec la limite sur un tour qualif’. Aux 24 Heures du Nürburgring, j’en totalise trois. Celle de 2016 avait d’ailleurs été obtenue dans des conditions assez semblables, avec des pneus slicks sur une piste parsemée de nombreux pièges humides.
Vous êtes l’un des neuf pilotes officiels de la firme à l’étoile évoluant en GT cette saison. Pourquoi Mercedes-amg a choisi Maro Engel ?
Sans doute en raison du lien très particulier, très fort, que je possède avec ce circuit depuis longtemps. D’abord, je suis le seul à avoir signé des pole positions aux 24 Heures du Nürburgring. Et puis on détenait déjà un record ensemble : celui des voitures de production réussi voilà deux ans au volant de la Mercedes-amg GT Black Series (6’43’’620, ndlr). Donc, en quelque sorte, c’était la suite logique.
Comment avez-vous préparé votre coup ?
Le travail accompli en amont a duré une dizaine de jours. Il fallait définir la stratégie la plus optimale par rapport au profil de la piste. La Mercedes-amg One utilise le powertrain (groupe motopropulseur) de la Formule 1. Sur un circuit quatre fois plus long que ceux des Grands Prix, on n’exploite pas cette technologie hybride de la même manière. D’où la nécessité d’adapter le pilotage et de peaufiner les réglages avec une précision chirurgicale.
Au volant, quel paramètre vous a le plus impressionné ?
Le premier choc, c’est quand on enfonce la pédale de droite. Les 1063 chevaux se déchaînent en mode 4x4. Aucune perte de motricité. Accélération incroyable. La précision de l’auto s’avère aussi diabolique. Dans les virages rapides, vous bénéficiez d’un appui phénoménal. De quoi négocier certains enchaînements de courbes à une vitesse hallucinante pour une voiture de série.
Avant le jour J, vous imaginiez boucler un tour en 6 minutes, 35 secondes et des poussières ?
Sincèrement, je pensais qu’on pouvait réaliser un tel chrono sur une piste parfaite, idéale. Dans ces conditions-là, non !
En fin d’après-midi, de nombreuses sections demeuraient partiellement humides, voire mouillées, comme toujours en automne sur ce circuit que l’on ne surnomme pas « l’enfer vert » par hasard. Dans un virage à gauche, il y avait même une grosse
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