Nice-Matin (Cannes)

Monaco joue

L’ASM a battu Auxerre (3-2), mais comme au Vélodrome, n’a joué qu’une mi-temps et s’est fait peur. Suffisant pour revenir à quatre points du podium.

- CHRISTOPHE­R ROUX Photos : AFP

Monaco est parfois déroutant, une équipe championne pour se mettre dans la galère toute seule comme une grande. Hier soir, et comme elle l’avait déjà fait au Vélodrome face à Marseille samedi dernier (1-1), elle a éteint la lumière à la pause.

En Provence, l’opposition pouvait expliquer en partie cela, mais pas hier soir. Les Monégasque­s n’auraient jamais dû laisser un goût amer dans la bouche de leurs suiveurs.

Ils ont montré deux visages diamétrale­ment opposés contre une AJA, relégable, qui n’aurait jamais dû sortir la tête de l’eau après avoir accusé deux buts de retard. Le 19e de Ligue 1 s’est mis à espérer un coup de billard et un miracle en fin de match.

Et il le doit plus au relâchemen­t de L’ASM qu’à son talent. Les hommes de Clement ont encore scalpé une écurie de la deuxième partie de tableau (onze victoires et une défaite cette saison face aux clubs classés de la 10e à la 20e place), ils sont revenus à quatre points de Lens et du podium, grâce à la victoire du voisin niçois en Artois, mais le rêve d’une énième remontada ne tiendra pas longtemps si les

Rouge et Blanc se relâchent de cette manière trop souvent.

La Ligue des champions se respecte. Elle s’offre seulement aux équipes capables de proposer deux mi-temps d’envergure. D’importants regrets auraient pu garnir les vestiaires du Louis-ii, si Da Costa avait égalisé à 2-2 au lieu d’expédier sa volée sur le poteau (72’). Quand ce groupe s’escrime et joue ensemble, il sait faire de belles choses. A lui de ne pas se gâcher.

Ben Seghir récidive

Cette analyse est d’autant plus frustrante que les Monégasque­s avaient su percer le bloc bourguigno­n. Sans avoir besoin d’imprimer un rythme fou à une rencontre qui a tardé à décoller, longtemps ennuyeuse comme un jour de pluie.

Le 4-1-4-1 icaunais a craqué dès la 12e minute. Trop gentille dans les duels et trop permissive, cette AJA n’avait alors pas grandchose

à espérer de son voyage en Principaut­é. Elle n’avait même pas les armes pour piquer en contre puisque Niang avait enfilé ses chaussures à l’envers. Seuls un corner et une volée d’isaak Touré étaient venus semer le désordre dans les rangs asémistes. Dans ce contexte, Ben Yedder a gommé ses scories du Vélodrome pour entrer un peu plus dans l’histoire de L’ASM et du championna­t (voir chiffres). Et Ben Seghir l’a imité quelques minutes plus tard, d’une frappe sèche. Déjà auteur d’un doublé à l’aller, il a remis le couvert. A 17 ans, le natif du Var a offert une nouvelle copie de haut niveau. Ses prises de balle, son élégance et une grosse récupérati­on dès la 3e minute ont plu à la maigre affluence du Louis-ii.

Il ne faut pas aller trop vite avec ce gamin élegant à souhait, les sollicitat­ions ne devraient pas tarder le concernant, mais il se passe toujours quelque chose quand le ballon caresse ses crampons.

A lui, désormais, de gagner en volume. Il ne se ménage pas mais il a peiné à trouver son second souffle, comme face à L’OM. A l’image de son équipe, il est sorti des radars après le repos. Son entente avec Ben Yedder et le but d’embolo ont quand même été les seuls éléments à même d’égayer cette terne soirée. Le passage à trois défenseurs de Pélissier à la mi-temps et le remuant Da Costa, qui a profité d’une grande liberté, ont trop facilement mis L’ASM dans l’embarras.

A 2-0 comme à 3-1, Monaco n’a pas su tuer le match. Il n’y a pas eu de casse, le podium s’est rapproché, mais jouer au petit trot ne rapportera pas autant à chaque fois.

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 ?? ?? Golovin et L’ASM trop poussifs en deuxième période.
Golovin et L’ASM trop poussifs en deuxième période.

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