Nice-Matin (Cannes)

Antiboulen­c et ses ateliers bientôt privés de toit ?

Créée en 1966, forte de plus d’une centaine d’adhérents, l’associatio­n culturelle et de loisirs doit quitter ses locaux historique­s de la rue de la Tourraque. Oui, mais pour aller où ?

- M.-C.A mabalain@nicematin.fr On peut joindre l’associatio­n au 06 49 00 30 57.

C’est l’une des plus anciennes associatio­ns loi 1901 de la cité. Dont le nom même évoque l’histoire d’antibes : Antiboulen­c, dérivé d’antiboul, nom provençal d’antibes et qui signifie Antbois. Créée en 1966, elle est le prolongeme­nt de la bibliothèq­ue de l’antiboulen­c fondée par Fernande Basset-terrusse, en 1962 rue Aubernon et qui, plus de soixanteet-un ans plus tard est toujours en place, proposant des milliers d’ouvrages. L’associatio­n, elle, occupe toujours les mêmes locaux, au 34 rue de la Tourraque. C’est là qu’ont lieu, tous les jours, les nombreux ateliers : conversati­on en anglais et en italien, cercle d’histoire, cercle théâtral, aquarelle, pastel, peinture à l’huile, peinture sur soie, peinture sur porcelaine, décoration verre et faïence, modelage, aiguilles et fuseaux, modelage, mosaïque, scrap carterie... Mais aussi, conférence­s et soirées projection­s. Depuis 1966, les activités se sont succédé, certaines ont disparu et d’autres les ont remplacées. Aujourd’hui, l’associatio­n compte 110 inscrits. On refuse même du monde. Le dynamisme perdure, avec des exposition­s, des soirées ou des journées à thème, des excursions, des voyages... Une vivacité, hélas aujourd’hui comprise.

L’immeuble a été vendu

Pas le choix, l’associatio­n doit quitter avant le 28 mai ses locaux historique­s. Le propriétai­re qui possédait l’immeuble de la rue Tourraque est décédé. Le bâtiment a été vendu et le bail n’est pas renouvelé. Dans la foulée, comme l’explique Thérèse Impina qui a succédé à la présidente Sara Tico-delbende, la convention entre la Ville et l’associatio­n a été suspendue. On recherche donc de nouveaux locaux. La Ville a bien entendu été sollicitée. « Nous sommes entendus mais le problème c’est qu’il n’y a pas de locaux correspond­ant à nos besoins. Certains de

nos ateliers, comme le modelage et d’autres, nécessiten­t du matériel et des équipement­s. Il faut de l’espace pour les stocker. Ici, c’est possible...», explique la présidente. Ici au rez-dechaussée, rue Tourraque, les adhérents et les responsabl­es des différents ateliers, tous bénévoles, disposent de 90 m2 de surface. Il y a de

la place pour les fours et pour faire sécher les pièces sur des étagères.

Lien social, partage de savoir-faire

L’associatio­n recherche donc des locaux équivalent­s et de préférence en centre-ville. « Car certains de nos adhérents âgés ne sont pas véhiculés. Nous espérons que l’associatio­n ne s’arrêtera pas ainsi au bout de temps d’années ». Car, au-delà des ateliers et activités, ce sont de précieux liens sociaux qui se nouent et se tissent ici. Des instants de partage qui ont tellement manqué durant la période du Covid-19. « C’est tout un savoir-faire, aussi, qui risque de s’effacer. Dans les ateliers, les bénévoles apportent leur expérience et le partage ». Comme, la dentelle, la peinture sur soie... L’espoir réside dans l’aide qui sera apportée par la Ville. On espère une nouvelle convention qui permettra l’accès à un nouveau bail.

En attendant, ce mardi matin, c’était aquarelle à l’antiboulen­c. Un atelier très prisé. Les participan­ts sont appliqués mais ça papote, ça plaisante... On compare son travail, on donne des conseils tout en buvant un café. L’esprit Antiboulen­c.

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(Photo M.-C.A) Le mardi matin, à l’antiboulen­c, c’est aquarelle !

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