Volley : l’art et la manière de faire (re)venir le public
Samedi pour la réception de Mulhouse, l’exposition de trois artistes locaux, Lines, Thierry Trivès et Gregory Berben vise à attirer un nouveau public avant le match au Palais des Victoires.
Il fut un temps, pas si lointain, où le Palais des Victoires bouillonnait lors des matches au sommet des volleyeuses cannoises. Ces dames cumulaient alors les titres (championnes de France et d’europe) et l’effervescence dans les tribunes avait des allures de bulles de champagne. Hélas, les résultats sont plus délicats en ce moment, et la ferveur des supporters semble en hibernation.
« Quand on a gagné le championnat, on pouvait compter jusqu’à 2 500 personnes autour du terrain. Aujourd’hui, on constate une fréquentation de 700 à 800 personnes, et dans une salle conçue pour en contenir 4 000, ça sonne un peu vide, alors que le soutien du public est un atout essentiel pour la gagne », regrette le président du Racing club, Agostino Pesce, qui a succédé à Anny Courtade.
Les raisons de cette relative désertion ne tiennent pas uniquement au classement des joueuses selon lui. La crise Covid qui a perturbé le championnat est passée par là, à plusieurs reprises. «Et puis le calendrier ne nous aide pas, qui fait coïncider plusieurs gros matches pendant des vacances scolaires, ou même à la Saint-valentin pour la Coupe de France. »
Animation d’avant-match avec des talents locaux
Le nouveau conseil d’administration du club, rajeuni avec beaucoup d’actifs insérés dans le tissu économique local, ne manque pourtant pas d’envie pour relancer
la machine. C’est ainsi qu’antonio Ballone, patron du Gusti Italiani en centre-ville, a eu sa petite idée pour attirer un public qui ne monte pas forcément au filet pour soutenir les filles du Volley d’habitude.
« Dans mon restaurant, le midi, j’accueille des gens de toutes professions et classes sociales, représentatifs de Cannes. Mais lorsque je leur parle de notre équipe de volley, certains ne savent même pas où se situe le Palais des Victoires ! », déplore l’épicier-restaurateur du Boulevard Carnot.
D’où le lancement d’animations d’avant-match susceptibles d’intéresser
des néophytes, tout en mettant en valeur les talents locaux, dont beaucoup fréquentent aussi sa table !
Marier sport et culture, centre-ville et La Bocca
« L’idée est de marier sport et culture, en créant ce lien qui manque entre le centre-ville et le Palais. » Les premiers à se lancer dans cette nouvelle aventure ? Le photographe Lines, dont les magnifiques portraits en noir et blanc ont fait sa réputation et ornent déjà nombre de murs. Qu’il s’agisse de stars telles que Tchéky
Karyo, Daniel Prévost, Robert Hossein, mais aussi des « gueules » cannoises, anonymes reconnus ! Thierry Trivès, alias TT, dont les tableaux et sculptures de plongeurs, en résine ou bronze, composent la plus belle des résiliences (après un deuil conjugal, c’est par son art qu’il est remonté à la surface. Grégory Berben, dont les cadres de la série « affichage libre » constituent des mosaïques de collages réalisées à partir de véritables affiches récupérées dans la rue. Kaléidoscopes esthétiques dans lesquels chacun devra reconnaître un regard (Laurent Gerra, Inès Reg…), voire un message.
Trois mousquetaires du volley (avec Antonio Ballone en d’artagnan ?) dont les oeuvres (huit chacun environ) seront exposés au premier étage du Palais, avec entrée libre pour le public de 18 à 20 h avant le match de ce samedi soir. « Si les spectateurs sont plus nombreux, tant mieux, mais au-delà de l’animation, l’objectif principal du club, c’est de gagner », souligne néanmoins Agostino Pesce. Pour cela, face à Mulhouse, aux filles de jouer !