Nice-Matin (Cannes)

L’intersyndi­cale mobilise à Nice

- LAURE BRUYAS lbruyas@nicematin.fr

La manif du n’a pas fait flotte. C’était toute la question : quelle serait la mobilisati­on pour la fête des travailleu­rs un jour de pluie à Nice ? Un jour, surtout, d’énième mobilisati­on dans la capitale azuréenne contre la réforme des retraites, la vie chère et Emmanuel Macron ?

Le cortège était bien au rendezvous hier : 2 300 manifestan­ts selon la police, 20 000 selon l’intersyndi­cale. Le hiatus est phénoménal mais le peuple était bien dans la rue.

« Macron, on est là, Macron, même si tu ne veux pas, on est là », entonne le cortège, qui est parti de la place Île de Beauté au port pour rejoindre le jardin Albert-ier.

Dans la foule, des « gilets jaunes », des bruyants à casseroles (ou à sonnettes d’hôtel, de vélo, etc.), la CGT, la CFDT, l’unsa, des infirmière­s, des gardiens de prison, des révoltés, des jeunes, des vieux. Tous remontés

Rendez-vous le 3 mai à La Libé

« Le Président braque la démocratie sociale, l’exécutif est le seul responsabl­e. On dit ‘‘non’’ depuis trois mois, le rejet est toujours aussi massif. Le Président, lors de son allocution, a confirmé son mépris alors on est là », lance Fleur Mollet, la secrétaire départemen­tale de la CFDT au début de la manif. Et ça part.

Muriel et Patricia jouent de la sonnette (d’hôtel) : « L’objectif, c’est de faire du bruit. Le dialogue est rompu entre le peuple et le gouverneme­nt. Lorque les droits du peuple sont violés, l’insurrecti­on est un devoir », martèlent les deux drôles de dames, bille et slogan de gauche en tête.

« Je suis plomblier-chauffagis­te, j’ai 61 ans, ça fait 40 ans que je fais ce métier », avance Karim, en nous alpaguant par la manche « pour que les médias racontent ». Tout petit, malingre, usé, il demande :

« Jusqu’à quand ? Je n’y arriverai pas… »

Le cortège passe. Pétards, fumigènes. A Rauba Capeu, l’icône « I Love Nice » est enrubannée de messages contestata­ires. Sur le port, un yacht est recouvert de peintures anti-capitalist­es. Bleu, blanc, rouge. Les manifestan­ts sont là.

C’est la fin. Pique-nique pluvieux pour les uns, cortège sauvage (dispersé sans aucune interpella­tion) pour les autres.

« Ce n’est pas un baroud d’honneur, on est toujours là et on donne rendez-vous le 3 mai à 17 h 30 à la place de la Libé », promet Céline Petit, décisive et future patronne de la CGT 06.

Newspapers in French

Newspapers from France