Le prix des billets va-t-il flamber ?
Pas de super-pouvoir à l’affiche : les billetteries ne peuvent rester hermétiques à l’inflation. Comme dans tous les secteurs, le public doit accepter d’être touché par le phénomène. Ce qui ne le ferait pas forcément reculer sur certains rendez-vous. « On constate cette année un carton plein des Zénith. Et pourtant, les places sont chères », indique Sébastien Hamard, à la tête des Nuits Carrées, en évoquant cet engouement dans un contexte de crise : « Cela veut dire que les spectateurs sont prêts à faire cette démarche pour aller voir la tête d’affiche qu’ils souhaitent. »
Mais qu’en est-il pour les festivals de la Côte d’azur, notamment pour ceux qui proposent une part de découverte dans leur programmation ?
Du côté du Pointu Festival, la bascule s’est réalisée l’an dernier. « Avant, nous étions un événement entièrement gratuit. Face à l’augmentation des coûts déjà présente en 2022, la municipalité de Sixfours a fait le choix de rendre l’événement payant », rappelle Vincent Lechat, directeur de programmation, qui n’a pas vu l’île du Gaou être désertée après cette décision.
Les assoiffés trinquent : la buvette augmente ses prix
« En gratuit, on atteignait les 17 000 spectateurs au cumul, l’an passé, 12 000 ont fait le déplacement. » La tendance pour l’édition 2023 ? « Au 17e jour de mise en vente, nous sommes à 65 % des recettes de l’an dernier. » Plutôt engageant ! Augmenter le prix des billets ? « Nous l’avons déjà fait l’été dernier avec une hausse de deux, trois euros », indique
Stéphane Poirrier, au sein de l’équipe 100 % bénévole du Festival de Néoules : « Alors cette fois-ci, c’est la bière qui est ciblée. » Quelques centimes supplémentaires pour étancher sa soif de houblon bio. Une manière de garantir un équilibre. Que ce soit sur les terres varoises ou azuréennes, la tendance est à la hausse. Comme aux Plages électroniques de Cannes, qui font évoluer le prix moyen de leur entrée de 46 à 54 euros, avec la promesse d’offrir plus. D’autres, comme Couleurs urbaines, à La Seyne-sur-mer, font le pari de maintenir la même politique tarifaire qu’avant. En témoigne son fondateur, Beligh Guezah : « Cela fait partie de L’ADN du festival. On prend le parti de ne pas répercuter la hausse sur le public avec notre jauge qui passe de 3 000 à
5 000 personnes, puisque nous changeons de lieu pour revenir sur l’esplanade Marine. »
Pour sa 62e édition, Jazz à Juan ne se départ pas de son carré d’or – des places au tarif le plus élevé pour être plus proche de la scène (comptez 110 euros pour la soirée Nile Rodgers & CHIC). Une politique que défend Philippe Baute, directeur de l’office de tourisme d’antibes-juan-les-pins, organisateur de l’événement : « C’est aussi grâce à cette tarification que nous pouvons proposer des places à tarif réduit aux étudiants et aux plus jeunes lors du même concert. » Le tarif réduit est de 25 euros pour ce fameux 18 juillet : « Au global, nous sommes sur une moyenne de 70, 75 euros pour un billet. Il y a une limite à ne pas franchir et nous en sommes conscients. »