La sensibilité d’edgar Moreau sublime St-saëns
Avec l’orchestre national de Cannes dirigé par Benjamin Lévy, le violoncelliste inaugure ce soir l’édition 2023 de Classic’antibes dans l’auditorium du conservatoire.
Rappelez-vous ! Il y a neuf ans, le jeune violoncelliste Edgar Moreau montait sur la scène d’anthéa à l’occasion du défunt festival « Génération Virtuoses » pour interpréter les variations rococo de Tchaïkovski avec l’orchestre philharmonique de Nice. Il venait d’apprendre, alors qu’il était en répétition, le décès de son père et avait tenu en sa mémoire à maintenir sa participation. «Ce fut un moment d’émotion très fort qui a marqué ma vie », indique le virtuose désormais considéré comme l’un des plus grands spécialistes français de son instrument au plan international, après l’obtention de prix prestigieux. Edgar Moreau ouvrira ce soir à 20 heures à l’auditorium Hector-berlioz du conservatoire le cycle des concerts
de « Classic’antibes » en interprétant le concerto pour violoncelle N° 1 en la mineur opus 33 de Camille Saint-saëns avec l’orchestre national de Cannes dirigé par Benjamin Lévy.
C’est à l’âge de quatre ans qu’il découvre le violoncelle : « J’ai été subjugué par la sonorité de l’instrument qui se rapproche tellement de la voix humaine, par sa forme et la proximité physique que l’on éprouve lorsqu’on le tient entre ses bras contre son coeur », poursuit Edgar Moreau. Encouragé par ses parents mélomanes, il commence ses études tout comme ses trois frères et soeur (Raphaëlle et David sont violonistes, Jérémie est pianiste). Ses premiers professeurs lui communiqueront l’amour de la musique et de l’instrument et il aura la chance d’être au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, l’un des derniers élèves avant sa retraite de Philippe Muller, immense représentant de l’école française du violoncelle qui forma les Gautier Capuçon, Henri Demarquette, Anne Gastinel, Marc Coppey et tant d’autres. « Avec notamment cette technique de la main droite qui tient l’archet, porteur principal du discours, qui crée et façonne le son, le phrasé et cette respiration qui est celle de l'âme humaine », assure le violoncelliste. Ce n’est pas d’ailleurs sans émotion qu’il vient d’embrasser à sa trentaine au CNSM de Paris une carrière de pédagogue « avec des étudiants qui ont quasiment….. mon âge ! », sourit-il.
Une grande page du répertoire français
Le reste, ce sont les concerts de par le monde avec les orchestres et les chefs les plus prestigieux, le partage avec une véritable attirance pour la musique de chambre et son si riche répertoire pour le violoncelle et bien sûr les concerti dont le 1er de Saint-saëns qu’il donnera ce soir : « Une grande page du répertoire français empreinte d’un grand romantisme et qui fait alterner passages virtuoses et moments lyriques ce qui le rend si lisible et compréhensible pour le public » commente-t-il. Une étape de plus dans un formidable parcours dont il mesure avec l’humilité qui sied aux grands, le futur : « il me reste beaucoup de territoires à explorer, de compositions à faire découvrir ou redécouvrir, de riches rencontres à vivre et de rêves à accomplir. Je suis un peu boulimique mais j’essaie de faire les choses du mieux possible, de manière humaine et toujours dans l’excellence ! », conclut Edgar Moreau.