Pourquoi ce type de bail est-il si peu utilisé ?
Une première dans les Alpes-maritimes, donc. Alors même que le bail à réhabilitation existe depuis 1990 et la loi Besson. Comment expliquer ces trois décennies « d’absence » ? « Il faut un agrément ministériel pour la maîtrise d’ouvrage, ainsi qu’un bureau d’études, commence Stéphane Pennec. Réunir tous les partenaires, ce n’est pas évident non plus ; sans eux, nous n’aurions pas pu faire aboutir ce projet. Et, travailler sur l’existant, c’est plus cher, au vu, notamment, des contraintes architecturales et patrimoniales. »
Il est donc là, le noeud du problème : l’intérêt (ou, plutôt le manque d’intérêt) lucratif. « Regardez le prix du mètre carré : clairement, ce sont des opérations qui ne sont pas rentables, il n’y a aucun intérêt financier pour un bailleur. On peut arriver à l’équilibre, au mieux, parfois sur 30 ou 40 ans. »
La Ville va acquérir deux immeubles à République
Néanmoins, pour AGIS 06, l’objectif est ailleurs : « Notre éthique, notre objet social, c’est le relogement des personnes en grande précarité. » Rappelant le contexte foncier « très contraint », le maire appuie sur la volonté municipale d’être « innovant. » Dans une ville qui, avec ses 17,59 % de logements sociaux, affiche le plus haut des Alpes-maritimes pour les communes de plus de 15 000 habitants.
Citant les « 36 logements en BRS [bail réel solidaire] livrés à La Bocca », là aussi une première dans le département, ou encore l’opération Dionysos – qui a, notamment, permis le relogement des seniors de Ranchito – David Lisnard annonce : « J’ai demandé aux équipes d’identifier les immeubles presque vides dans le secteur République, assure-t-il. La Ville va se porter acquéreuse de deux immeubles, pour y proposer du logement social, mais aussi de l’habitat pour les familles. On acquiert, on regardera ensuite pour la gestion. »