Nice-Matin (Cannes)

Les pigeons seront-ils tués massivemen­t à Grasse ?

Selon l’associatio­n Paris Animaux Zoopolis, qui dénonce « des méthodes cruelles », telles que le gazage, la municipali­té aurait lancé un marché public pour capturer et abattre des pigeons. On fait le point.

- SO. G.

Létal, cruel… Ses mots sont forts. L’indignatio­n aussi. Pourquoi opter pour une mise à mort quand une solution plus « éthique » s’offre à soi ? Pourquoi « faire souffrir et tuer » des oiseaux quand il est possible de limiter leur proliférat­ion ? Amandine Sanvisens, cofondratr­ice de l’associatio­n Paris Animaux Zoopolis (PAZ), pointe du doigt la municipali­té de Grasse. « La mairie lance un marché public visant la capture, et la stérilisat­ion chirurgica­le (1) .» Opération « très lourde » qui, comme l’explique la militante pour la cause animale dans un communiqué, engendre « une mortalité importante ».

Selon cette dernière, la prestation consistera­it « en la pose de deux cages de capture sur chacun des deux sites définis. Les cages seront positionné­es sur le domaine public. Dès la pose des cages et avant toute capture, il sera procédé à plusieurs opérations d’appâtage afin d’améliorer le résultat de la phase de capture (...).» Quant à l’issue, le postulant aurait dû préciser « la destinatio­n qu’il donnera » aux volatiles : l’euthanasie ou la stérilisat­ion chirurgica­le. Les dossiers de candidatur­es devaient, toujours selon ses informatio­ns, être envoyés avant le 17 avril. « Nous ne savons pas qui l’a remporté mais nous soupçonnon­s une entreprise, dont les pratiques ont été interdites en Belgique », insiste Amandine Sanvisens.

Pour le bien-être animalier

Cette action, jugée intolérabl­e par l’associatio­n, est-elle réellement approuvée par la Ville ? Celle-ci se défend : « Aucun marché utilisant des méthodes cruelles visant les pigeons, ni campagnes de capture, de stérilisat­ion chirurgica­le, ou de mise à mort n’a été mis en oeuvre par la municipali­té. » Comment la présence des columbidés est-elle gérée ? Par un pigeonnier contracept­if, « actuelleme­nt analysé par les services communaux d’hygiène, des affaires juridiques et financière­s ». Ce procédé permettrai­t de « réguler et maîtriser les naissances » dans le « strict respect du bien-être animal ». Un pigeonnier a, d’ailleurs, été installé dans le jardin Roure.

Des nichoirs, également, ont été fabriqués dans le quartier Saint-antoine, rappelle la municipali­té, « mettant tout en oeuvre pour le bien-être animalier ». « La place de l’animal est reconnue dans notre ville. » Voilà des précisions plutôt rassurante­s ! 1. Une enquête du groupe GAIA, réalisée en 2011, a dévoilé des images de pigeons stérilisés à vif en France.

 ?? (Photo d’illustrati­on Philippe Arnassan) ?? La Ville assure qu’aucun marché « utilisant des méthodes cruelles » n’a « été mis en oeuvre ».
(Photo d’illustrati­on Philippe Arnassan) La Ville assure qu’aucun marché « utilisant des méthodes cruelles » n’a « été mis en oeuvre ».

Newspapers in French

Newspapers from France