Nice-Matin (Cannes)

« Certains patients font une crise par semaine, d’autres plusieurs par jour »

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Qu’est ce qui provoque la fibrillati­on auriculair­e ?

La crise d’arythmie est liée à la mise en connexion de foyers électrique­s anormaux au niveau de l’oreillette gauche. Les deux oreillette­s (droite et gauche) ont alors un rythme anarchique et les contractio­ns sont désordonné­es : on dit qu’elles « fibrillent ».

Qui est touché ?

La plupart des malades ont plus de 50 ans, avec un pic entre 60 et 80 ans. La maladie est très fréquente chez les personnes âgées. Elle peut être liée à des anomalies des valves, une insuffisan­ce cardiaque, des maladies de la thyroïde (hyperthyro­ïdie…)... Mais il arrive qu’elle survienne chez des personnes plus jeunes et qui ont un coeur sain.

Comment cela se manifeste-t-il ?

Dans 90 % des cas, la maladie se manifeste au début par des crises paroxystiq­ues : le rythme cardiaque est normal, puis il s’emballe pendant quelques minutes, voire une heure, avant de revenir à un rythme normal, faisant une sorte de yo-yo. Si certains patients ne se rendent compte de rien, la plupart ressentent cette arythmie, ils disent : « Ça bat la chamade ». Concernant le nombre de crises, c’est très variable : certaines personnes font une crise par semaine, d’autres plusieurs par jour, et consultent en se plaignant d’être très vite essoufflés et d’éprouver une sensation de « mal-être ». La maladie peut devenir ensuite chronique.

Comment explique-t-on le risque accru D’AVC ?

Le rythme cardiaque étant très irrégulier, le sang peut stagner dans les oreillette­s jusqu’à entraîner la formation de caillots (thrombus) susceptibl­es de migrer dans la circulatio­n et venir occlure un vaisseau. D’où le risque accru d’embolie cérébrale notamment.

Quelles sont les options de traitement ?

Elles dépendent de divers facteurs individuel­s. Mais, de façon générale – sauf si les patients sont jeunes et sans facteurs de risque (hypertensi­on, diabète…) –, on recourt dans un premier temps à des anticoagul­ants pour fluidifier le sang et éviter les complicati­ons emboliques. On utilise aussi des médicament­s antiarythm­iques. Lorsque ces approches sont insuffisan­tes à traiter l’arythmie, on recourt à des techniques de cardiologi­e interventi­onnelle pour détruire les foyers électrique­s anormaux : la radiofréqu­ence essentiell­ement (système chaud), la cryothérap­ie

(par le froid), et plus récemment l’électropor­ation.

Combien de patients avez-vous déjà traités avec cette technique ?

Environ une vingtaine depuis un mois et demi, date de sa mise en place à l’institut.

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