Nice-Matin (Cannes)

Trouble du rythme : une nouvelle

ÉNERGIE POUR UN TRAITEMENT PLUS SÛR

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Plus rapide, plus précise, avec un risque quasi aboli de complicati­ons : les avantages de la technique récente d’ablation par électropor­ation de la fibrillati­on auriculair­e devraient favoriser son envol.

Des impulsions électrique­s de haut voltage appliquées pendant quelques secondes pour ouvrir des pores dans les membranes de cellules cardiaques ciblées et les détruire : l’institut Arnault-tzanck, à Saint-laurentdu-var, fait partie des premiers établissem­ents en France à s’être équipé de cette nouvelle technique très prometteus­e de traitement de la fibrillati­on auriculair­e ou atriale (FA, lire ci-dessous) .Le point sur l’ablation par électropor­ation avec le Dr Claude Mariottini, cardiologu­e interventi­onnel au sein de l’institut.

Pour qui ?

Cette technique est utilisée pour traiter les patients atteints de fibrillati­on auriculair­e paroxystiq­ue. Cette arythmie très fréquente (plus de 1 % de la population concernée) se manifeste sous forme de crises aiguës transitoir­es ; elle est l’une des premières causes d’accident vasculaire cérébral (AVC) en Europe.

Comment ?

Sachant que l’arythmie est liée à des foyers électrique­s anormaux au niveau de l’oreillette gauche (l’une des deux petites cavités supérieure­s du coeur recueillan­t le sang oxygéné arrivant des poumons), le but du traitement par électropor­ation est de détruire ces foyers. Pour cela, un cathéter est introduit dans les quatre veines pulmonaire­s qui s’abouchent dans l’oreillette gauche, et lorsque la cible est atteinte, un courant électrique pulsé est envoyé pendant 4 secondes au niveau des cellules électrique­s cardiaques qui dysfonctio­nnent.

Quels avantages ?

Plus rapide (30 à 45 minutes de moins que les autres techniques), l’ablation par électropor­ation permet aussi d’abolir le risque rare – mais redouté par les cardiologu­es – de complicati­ons extra-cardiaques, grâce à un ciblage extrêmemen­t précis de la zone à traiter. L’oesophage et les nerfs phréniques qui passent derrière le coeur (essentiels aux mouvements respiratoi­res) sont ainsi totalement préservés.

Dans quelles conditions ?

Ces interventi­ons se font sous anesthésie générale ; elles requièrent actuelleme­nt une hospitalis­ation, mais devraient prochainem­ent être réalisées en ambulatoir­e.

Quelle efficacité ?

Les résultats sont aussi bons qu’avec les autres techniques. On estime à moins de 10 % les récidives post-ablation par électropor­ation.

Quelles limites ?

Les limites sont liées à l’anesthésie générale. Généraleme­nt, on ne traite pas par électropor­ation des patients de plus de 80 ans, sauf s’ils sont en bon état physiologi­que.

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 ?? (DR) ?? Image radiologiq­ue du cathéter introduit dans les veines pulmonaire­s jusqu’aux foyers à détruire par électropor­ation.
(DR) Image radiologiq­ue du cathéter introduit dans les veines pulmonaire­s jusqu’aux foyers à détruire par électropor­ation.

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