Nice-Matin (Cannes)

Bardot : et France 2

France 2 propose, à partir de ce soir, la série événement de Danièle et Christophe­r Thompson consacrée à la jeunesse de Brigitte Bardot autour d’un casting exceptionn­el.

- Christophe­r Thompson. Dossier : MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

Initiales B.B. Deux lettres pour un mythe : Brigitte Bardot. Âgée de 88 ans, l’artiste a mis fin à sa carrière en 1973 pour se consacrer à la défense des droits des animaux avec sa fondation Brigitte-bardot. Depuis Saint-tropez où elle vit et où la série a en partie été tournée, Brigitte Bardot ne regardera sans doute pas la série événement coécrite et réalisée par Danièle et Christophe­r Thompson dont les deux premiers épisodes débutent ce soir sur France 2. Une série de six épisodes qui va s’articuler autour d’une période très précise de sa vie : de son tout premier casting à 15 ans au tournage de La Vérité de Henri-georges Clouzot, 10 ans après, en 1960.

Ce projet, ambitieux, peut s’appuyer sur un casting pléthoriqu­e : Hippolyte Girardot (Louis Bardot), Géraldine Pailhas (Anne-marie Bardot), Yvan Attal (Raoul Levy), Victor Belmondo (Roger Vadim), Noham Edje (Jean-louis Trintignan­t), Oscar Lesage (Jacques Charrier), Louis-do de Lencquesai­ng (Henri-georges Clouzot), Mikaël Mittelstad­t (Gilbert Bécaud) ou encore Jules Benchetrit (Sami Frey).

Le portrait d’une femme, d’une époque

Ok, c’est beau, mais qui campe Brigitte Bardot ? C’est la novice et pétillante Julia de Nunez qui, dès les premières scènes, est envoûtante et charismati­que. Mais comment raconter Bardot ? C’est tout le défi qui s’est présenté à Danièle Thompson, dont le père – le réalisateu­r Gérard Oury – avait connu Bardot dans les années 50. La réalisatri­ce de La Bûche et Fauteuil d’orchestre a pris son temps pour développer un tel projet. «Ona mis cinq ans, précise-t-elle d’emblée. C’est une série ambitieuse, un portrait de femme, d’une époque. On s’intéresse à Bardot de ses 15 ans à ses 26 ans. On voulait aborder la jeunesse de l’après-guerre notamment par le prisme des femmes qui avaient une réelle envie de liberté. » La pierre angulaire du projet consistait à trouver la perle rare : l’actrice qui allait incarner Brigitte Bardot. « Julia de Nunez est un diamant brut qui n’avait jamais tourné, poursuit Danièle Thompson. Du coup, il fallait l’encadrer par un casting très cinéma mais également des jeunes acteurs confirmés comme Victor Belmondo. »

C’est ainsi qu’yvan Attal se retrouve sous les traits du producteur de cinéma Raoul Levy à qui l’on doit le mythique Et Dieu... créa la femme, de Roger Vadim en 1956. « C’est une autre époque du cinéma, on finançait les films avec son propre argent et le cinéma était encore un monde à découvrir, lance Attal. Levy était un aventurier, un mégalo qui avait la folie des grandeurs et qui se suicidera à 44 ans. »

Qui se cache derrière le mythe ?

Bardot, un patronyme connu de tous mais dont on ne connaît pas grand-chose au final, surtout pour la jeune génération. Victor Belmondo, qui prête ses traits à Roger Vadim, le premier amour de Bardot, confirme avoir découvert le mythe « B.B. » avec la série. «Je connaissai­s l’icône mais je ne savais pas à quel point elle avait révolution­né une époque. J’ai découvert comment elle a participé à l’évolution de la société. »

Pour cette série, il a fallu décortique­r l’entourage de Brigitte Bardot sur lequel on a peu d’images, à commencer par ses parents, incarnées par Hippolyte Girardot et Géraldine Pailhas. «On a peu de récits sur eux, confirme Pailhas. On a essayé de fabriquer quelque chose à partir de nos fantasmes. Qui est cette femme qui a donné naissance à Brigitte Bardot ? Je me suis inspirée des héroïnes hitchcocki­ennes, avec une forme de glace sous le feu, pour l’interpréte­r. »

Christophe­r Thompson, scénariste et acteur et qui, pour la première fois, s’essaie à la réalisatio­n d’une série, voulait coller au plus près de la réalité de ses personnage­s. « Pour Roger Vadim, par exemple, on ne voulait pas tomber dans la caricature du séducteur car c’est un homme tendre qui va rester un socle pour Brigitte Bardot, c’est un confident. Mais on ne voulait pas singer l’époque, ce n’est pas de l’imitation, on voulait garder une forme de singularit­é. Dès le départ, il a été question d’en faire une série avec une propositio­n très large : Bardot. » Une saison deux est-elle envisageab­le ? « J’ai envie de raconter la suite, de suivre certains personnage­s », martèle

Bardot, ce lundi soir à partir de 21 h 10, sur France 2.

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