Nice-Matin (Cannes)

« Tout est inventé et rien n’est inventé »

- Danièle Thompson, réalisatri­ce

Comment est né ce projet ?

C’est une idée du producteur Pascal Breton qui voulait faire un projet autour de Bardot. Il fallait ensuite trouver le nerf de la guerre dans la vie de cette femme. Il y a eu tellement de choses écrites sur elle qu’il fallait trouver une accroche, quelque chose de romanesque et on s’est focalisé sur son début de carrière. Sa vie devient vite une folie, c’est une envie de liberté et c’est une femme volontaire­ment incorrecte et anticonfor­miste. On avait envie de parler des hommes aussi car c’était une époque où ils partaient pour trois ans au service militaire, certains allaient en Algérie et ne revenaient pas. C’est une jeunesse particuliè­re.

Avez-vous contacté Brigitte Bardot pour ce projet ?

On s’est écrit au départ du projet, elle connaissai­t mon père, Gérard Oury. Sa réponse a été, en substance, j’ai envie que l’on me fiche la paix mais je sais que cela va se faire alors autant que ce soit vous.

Est-ce une fiction ou une biographie au final ?

Tout est inventé et rien n’est inventé. Il y a beaucoup de documentat­ions sur Bardot, des écrits, il suffisait de piocher. On a préféré axer notre récit sur la femme plutôt que sur l’actrice. C’est une femme qui aime les hommes, le disait et l’assumait à une époque où ce n’était pas évident. Elle était chasseuse et proie en même temps.

Comment avez-vous choisi Julia de Nunez ?

On a vu beaucoup d’actrices pour ce rôle. Si on ne trouvait pas l’actrice idoine, la série ne se faisait pas... Et puis on a vu cette fille de 20 ans avec une personnali­té mais qui n’était pas l’imitation de Bardot. Elle a quelque chose qui frappe d’entrée. Il fallait quelqu’un de jeune et elle m’a fait penser à Sophie Marceau dans La Boum. Sur les 74 jours de tournage, Julia en fait 72, c’est énorme pour un premier projet, alors il fallait bien l’encadrer.

Ça représente quoi, Bardot, pour vous ?

Mon père m’en a souvent parlé, il avait d’ailleurs écrit le scénario de Babette s’en va-t-en guerre et elle avait annoté à la main « de la merde » dessus, ça m’avait marqué (rires).

Faire ce projet avec votre fils, c’est forcément particulie­r ?

On s’est très vite trouvé à l’écriture et à la réalisatio­n. C’était très simple au final. On a la même vision, le même univers. On est complément­aire.

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