Avocat de Bernard Tapie, Me Lagarde est décédé
Le célèbre avocat et ami de l’ex-patron de L’OM s’est éteint samedi entouré des siens à Grimaud. Il s’était installé à St-tropez en 1988 avant de se lancer dans la création d’un vignoble l’an dernier.
Il aura donc suivi, un peu plus d’un an et demi après, son grand ami Bernard Tapie sur le chemin du repos éternel...
Me Bernard Lagarde est décédé samedi, à Grimaud, sur les terres mêmes de son dernier rêve, au Jas des Roberts, où il était en train de créer un nouveau domaine viticole baptisé « CBL », acronyme pour « Constance-bernard-laurent », les prénoms de sa fille et de son fils. Tous deux, ainsi que sa compagne, étaient auprès de lui lors de cette disparition survenue à 75 ans, au terme d’une longue maladie. Le célèbre et attachant avocat fiscaliste a succombé à un cancer avancé du pancréas. Il avait également été victime d’un AVC il y a quelques mois, ce qui lui avait valu de se mettre en retrait de son cabinet d’avocats parisien.
L’époque bénie de la bande à Barclay
Bernard Lagarde a connu l'âge d'or de Saint-tropez avant de s'y installer pour de bon en 1988 suite à un coup de foudre pour La Ramade, l’ex-villa de Thierry Le Luron, idéalement postée au-dessus de la baie des Graniers.
Auteur d’un Traité économique et fiscal de la sauvegarde de l'entreprise
qui faisait référence, Me Lagarde avait notamment défendu les intérêts de Bernard Tapie dans l’affaire du Crédit Lyonnais. Proche de l’homme d’affaires longtemps présent chaque 20 août dans sa villa pour une grande fête marquant la Saint-bernard, il avait vécu en sa compagnie l’époque bénie de la bande à Barclay.
« On se connaissait tous ! Sarkozy, Borloo, les figures du show-biz... Tout le monde se retrouvait dans les mêmes établissements. C'était le temps de l’insouciance et de la joie de vivre », rayonnait-il.
La propriété tropézienne au cachet coloré florentin, jadis louée par le peintre pointilliste Paul Signac, était de longue date sa résidence principale. Sa revente est pourtant intervenue en février dernier afin de prendre ses quartiers dans le domaine grimaudois qui devait devenir son ultime achèvement de « bâtisseur » féru de vignes provençales.
« Il y a quelques années, j’ai commencé à considérer ma retraite. J’aurais pu passer mes journées à regarder France 3 et faire la sieste, mais apprendre un nouveau métier sans quitter la presqu’île me séduisait davantage ! M’orienter vers les domaines, dont je suis le premier amateur, était logique. Et l’été 2021 j’étais chez moi à Grimaud ! », racontait-il avec sa faconde
habituelle lors d’une dernière entrevue l’an dernier.
Obsèques dans la presqu’île
Jusqu’au bout, les travaux se sont poursuivis sur les 17 hectares du Jas des Roberts, dont « six de vignes en production fatiguée », pour redonner son lustre historique à ce patrimoine et restructurer le vignoble sur 12 hectares. L’ambition étant notamment de faire naître un blanc de qualité face aux trois bâtisses, jadis dépendances du château de Grimaud et autrefois lieu de pèlerinage dominical sacré des amateurs de brocante.
« Par-delà son opiniâtreté et son engagement dans ce projet, nous retenons de l’homme, épicurien s’il en est, le partage de l’amitié autour d’un repas gastronomique ou d’un grand blanc, à l’image de celui qu’il voulait créer », témoignent Arnaud Courret et Tom Verger, ses amis de Blue Side, société varoise spécialisée dans les vignobles à l’origine de la transaction.
Bernard Lagarde n’aura donc pas eu le temps de voir sa dernière « plaidoirie » aboutir : des cuvées frappées des initiales « BL » pour un premier millésime qu’il annonçait dès 2024. Ses obsèques devraient se tenir prochainement dans la presqu’île.