Nice-Matin (Cannes)

Le discours d’un roi

- De DENIS CARREAUX Directeur des rédactions du groupe Nice-matin edito@nicematin.fr « jumelle

Emmanuel Macron n’oublie jamais les anniversai­res. Encore moins les siens.

Hier, à l’heure où, le 7 mai 2017, les bureaux de vote commençaie­nt tout juste à fermer au terme du second tour de l’élection présidenti­elle, il a soufflé lui-même ses bougies élyséennes en postant un message sur les réseaux sociaux. « Merci à tous nos compatriot­es qui, il y a six ans, m’ont fait confiance pour la première fois », écrit-il dans une courte lettre manuscrite à en-tête de la Présidence.

« Depuis le premier instant de ces six années, je tâche, à la responsabi­lité qui est la mienne et dans la fonction que vous m’avez confiée, d’oeuvrer au service de tous les Français, de nos enfants et de l’intérêt général ».

L’an passé, toujours le 7 mai, Emmanuel Macron s’adressait aussi aux Français dans un propos moins sobre et moins concis. Ce jour-là, tout ce que la France compte de politiques, de hauts fonctionna­ires, d’artistes de haut rang et de renom se pressait dans une salle

des fêtes de l’élysée pleine à craquer pour le second sacre du plus jeune Président de l’histoire.

Un discours qui résonne particuliè­rement aujourd’hui, alors que la France traverse une période de forte tension. « Il nous faut tous ensemble inventer une méthode nouvelle »,

assurait alors celui qui vient justement de se donner cent jours pour convaincre (à nouveau) les Français. « Agir ne signifiera donc pas (...) enchaîner des réformes comme on donnerait des solutions toutes faites à notre peuple », poursuivai­t Emmanuel Macron, pour qui l’action devait être

du rassemblem­ent, du respect, de la considérat­ion, de l’associatio­n de tous. » Un an plus tard, une majorité de Français lui reprochent exactement le contraire. La méthode, jugée brutale et reposant justement sur des solutions toutes faites, à l’image de la réforme des retraites. L’absence de concertati­on. Le mépris d’un Président hors-sol que beaucoup comparent à un monarque. Un roi nu et solitaire, en délicatess­e avec son peuple après une petite année de mandat.

« Agir ne signifiera donc pas (...) enchaîner des réformes comme on donnerait des solutions toutes faites à notre peuple. »

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