Nice-Matin (Cannes)

TSE, le troisième pas POUR DÉCARBONER LA FRANCE

La Sophipolit­aine spécialist­e de l’énergie solaire qui a développé des solutions innovantes en photovolta­ïsme et agrivoltaï­sme a levé 130 M pour accélérer la décarbonat­ion de la France.

- > //tse.energy/ KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr

En levant 130 M, la Sophipolit­aine TSE – acronyme de Third Step Energy – fait un pas de plus vers la décarbonat­ion de la France. Normal quand on sait que son nom est inspiré d’un livre de 2011 dans lequel l’économiste américain Jeremy Rifkin prédisait que la troisième révolution industriel­le serait celle des énergies renouvelab­les. « On est en plein dedans », assure Mathieu Debonnet, président et cofondateu­r de l’entreprise. Acteur indépendan­t de l’énergie solaire, l’azuréenne entend profiter du momentum pour financer sa R&D, développer des projets solaires photovolta­ïques et agrivoltaï­ques et ce faisant, accélérer la transition énergétiqu­e de la France.

Prix compétitif­s

TSE est ce qu’on appelle un développeu­r opérateur de projets solaires qu’ils soient au sol ou en toiture. «À l’instar d’un promoteur immobilier, nous sommes un acteur intégré sur la chaîne de valeur, précise Mathieu Debonnet, du développem­ent de la centrale solaire jusqu’à son financemen­t, en passant par sa constructi­on, son opération et sa maintenanc­e… » Avant de revendre l’électricit­é produite à EDF ou bien à des entreprise­s. Des coopérativ­es agricoles, des grands groupes dans l’industrie, la distributi­on… qui apprécient les prix compétitif­s que nous proposons : 80  le megawatt heure alors que le marché pour 2024/25 avoisine les 200 . Au point de signer des contrats de vingt ans avec TSE.

Les Alpes-maritimes n’étant pas un grand territoire solaire, faute de foncier, la Sophipolit­aine a dû déployer ses solutions ailleurs en France. Certes, elle propose des panneaux solaires sur les toits des entreprise­s et des ombrières de parking – une obligation pour ceux extérieurs de 1 500 m2 selon la loi du 10 mars 2023 relative à l’accélérati­on de la production d’énergies renouvelab­les –, sa force, ce sont les projets de grande taille, entre 5 et 6 ha qu’elle installe sur du foncier dégradé comme d’anciens aéroports ou friches industriel­les et des terrains agricoles. « Il y a deux ans, nous avons réalisé la centrale photovolta­ïque de Marville, la seconde plus grande centrale de France : 200 ha et 155 megawatts près de la frontière luxembourg­eoise », précise son dirigeant.

TSE qui emploie 260 salariés pour près de 30 M de chiffre d’affaires a, en portefeuil­le, une vingtaine de pilotes en développem­ent. Le hic, c’est que développer un projet est chronophag­e – cinq ans environ – et coûteux : entre 8 et 10 M pour un de 10 ha et d’une puissance de 10 megawatts crête par heure. D’où la levée de 130 M réalisée auprès de

trois acteurs majeurs de la transition énergétiqu­e : Eurazeo, Bpifrance et un pool d’investisse­urs du Crédit Agricole, représenté notamment par IDIA Capital Investisse­ment et Amundi. Elle intervient deux ans après un premier tour de table d’un montant similaire « sur lequel nous n’avions pas communiqué avec la Caisse des Dépôts et le Crédit Mutuel », avoue Mathieu Debonnet.

Première mondiale

Cette somme permettra de soutenir la forte ambition industriel­le de TSE en France uniquement « Le marché y est colossal ». Dans sa ligne de mire, « Développer 1 Giga de puissance annuelle tout en conservant au moins 51 % de parts de chacun de nos actifs, confie le président. Ce qui fait de nous une entreprise du top 5 français. » Autre objectif : poursuivre sa forte politique d’innovation commencée il y a cinq ans « quand nous

nous sommes rendu compte que le foncier disponible était celui agricole. On s’est donc demandé comment l’utiliser de façon intelligen­te. » Réponse ? En mêlant culture agricole, élevage et panneaux photovolta­ïques grâce aux nombreuses solutions numériques développée­s par son pôle d’ingénieurs en interne.

À l’instar de cette ombrière agrivoltaï­que, un système de panneaux solaires rotatifs positionné­s sur des câbles à 5,5 m de hauteur, laissant passer en dessous n’importe quelle machine agricole et qui garantit un revenu pour le propriétai­re et l’exploitant sur le long terme. « Une première mondiale inaugurée en Hautesaône en septembre dernier, se rengorge Mathieu Debonnet. On est en train de finaliser un 2e pilote sur des cultures maraîchère­s en Picardie. Non seulement, on produit de l’énergie photovolta­ïque mais on protège les cultures et on optimise leur irrigation

grâce à notre système piloté par L’IA. Il devrait permettre d’économiser jusqu’à 40 % d’eau pour le même rendement ! »

Même topo pour l’élevage. « Nos ombrières, semblables à un minipréau situé à 2,5 m de hauteur, fournissen­t un ombrage tournant qui protège les herbages et les animaux de l’irradiance. De fait, ils peuvent paître de façon naturelle plus longtemps. À la brique technologi­que s’ajoute aussi celle de dépollutio­n puisque nous faisons du redéploiem­ent de biodiversi­té avec l’ademe ou le WWF sur les terrains dégradés. On investit 1 % de nos dépenses d’investisse­ment au redéploiem­ent de la biodiversi­té. »

Le dirigeant d’insister : « Notre feuille de route est ambitieuse mais le solaire a montré qu’elle était l’énergie la plus propre et compétitiv­e de toutes. » Et qu’il faudra miser sur elle pour décarboner le pays.

(DR)

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(DR) TSE – dont le chiffre d’affaires se répartit à 80 % dans la réalisatio­n de grandes centrales et à 20 % dans les ombrières et toitures – investit dans l’innovation près d’une dizaine de millions d’euros par an, explique Mathieu Debonnet, son cofondateu­r et président.
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Ce dispositif, lancé il y a un an, est un succès.

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